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Si cela dépendait de lui seul… St Jean Chrysostome

      Quant à siéger à ma droite et à ma gauche, il ne m’appartient pas de l’accorder (Mt 20, 23). Le Christ montre que ce n’est pas à lui seul d’accorder, mais aux combattants de conquérir. Si cela dépendait de lui seul, tous les hommes seraient sauvés et parviendraient à la connaissance de la vérité; si cela dépendait de lui seul, il n’y aurait pas de récompenses différentes, car il a créé tous les hommes et prend soin de tous également.

      Comme Jacques et Jean jouissaient d’une grande amitié et d’une grande liberté de parole, ils croyaient qu’ils seraient mieux traités que les autres, mais pour qu’en imaginant cela ils ne tombent pas dans la négligence, il les détourne de cette idée en leur disant: Ce n’est pas à moi de vous l’accorder, c’est vous, si vous le voulez, qui devez le conquérir et cela pour que vous montriez plus d’ardeur, que vous fassiez plus d’effort, que vous ayez beaucoup de zèle; c’est en effet selon les actes que je donne les couronnes, selon les efforts, les honneurs, selon la peine, les récompenses; pour moi, la meilleure recommandation auprès de moi, c’est la preuve par les actes.

St Jean CHRYSOSTOME (+407)
Père de l’Église, archevêque de Constantinople



Pourquoi cela arrive-t-il? St Jean Chrysostome

      Il y a un moment pour tout, et un temps pour chaque chose sous le ciel (Qo 3, 1). Ici, nous apprenons à ne plus nous affliger des moment de malheur qu’à nous réjouir de ceux de bonheur. Car, dans notre trouble, nous disons:  » C’est arrivé, cela arrive à cause de notre péché!  » Mais non, c’est la vie, telle est sa nature, il ne faut pas s’en prendre à la nature. Nous ne nous plaignons pas de l’hiver ni de l’été, faisons de même pour les événements présents. Car chacun doit se produire, chacun à un moment. Ne t’afflige pas comme si c’était anormal; comme le malheur, le bonheur arrive nécessairement aussi. Ou plutôt ce n’est pas un malheur, mais cela en a l’apparence.

      Il y a un temps pour planter, et un temps pour arracher (Qo 3, 2). Les plantes elles-mêmes l’accréditent, il ne faut pas toujours planter ou laisser debout. Car toi, tu ne laisses pas de vieilles vignes se maintenir indéfiniment, mais tu les enlèves. Dieu fait pareil. C’est l’ordre des choses.

St. Jean Chrysostome (+ 407)
Archevêque de Constantinople



La prière est la lumière de l’âme – St Jean Chrysostome

      La prière est la lumière de l’âme

« Le bien suprême, c’est la prière, l’entretien familier avec Dieu. Elle est communication avec Dieu et union avec lui. De même que les yeux du corps sont éclairés quand ils voient la lumière, ainsi l’âme tendue vers Dieu est illuminée par son inexprimable lumière. La prière n’est donc pas l’effet d’une attitude extérieure, mais elle vient du coeur. Elle ne se limite pas à des heures ou à des moments déterminés, mais elle déploie son activité sans relâche, nuit et jour.

En effet, il ne convient pas seulement que la pensée se porte rapidement vers Dieu lorsqu’elle s’applique à la prière; il faut aussi, même lorsqu’elle est absorbée par d’autres occupations – comme le soin des pauvres ou d’autres soucis de bienfaisance -, y mêler le désir et le souvenir de Dieu, afin que tout demeure comme une nourriture très savoureuse, assaisonnée par l’amour de Dieu, à offrir au Seigneur de l’univers. Et nous pouvons en retirer un grand avantage, tout au long de notre vie, si nous y consacrons une bonne part de notre temps.

La prière est la lumière de l’âme, la vraie connaissance de Dieu, la médiatrice entre Dieu et les hommes.

Par elle, l’âme s’élève vers le ciel, et embrasse Dieu dans une étreinte inexprimable; assoiffée du lait divin, comme un nourrisson, elle crie avec larmes vers sa mère. Elle exprime ses volontés profondes et elle reçoit des présents qui dépassent toute la nature visible.

Car la prière se présente comme une puissante ambassadrice, elle réjouit, elle apaise l’âme.

Lorsque je parle de prière, ne t’imagine pas qu’il s’agisse de paroles. Elle est un élan vers Dieu, un amour indicible qui ne vient pas des hommes et dont l’Apôtre parle ainsi: Nous ne savons pas prier comme il faut, mais l’Esprit lui-même intervient pour nous par des cris inexprimables.

Une telle prière, si Dieu en fait la grâce à quelqu’un, est pour lui une richesse inaliénable, un aliment céleste qui rassasie l’âme. Celui qui l’a goûté est saisi pour le Seigneur d’un désir éternel, comme d’un feu dévorant qui embrase son coeur.

Lorsque tu la pratiques dans sa pureté originelle, orne ta maison de douceur et d’humilité, illumine-la par la justice; orne-la de bonnes actions comme d’un revêtement précieux; décore ta maison, au lieu de pierres de taille et de mosaïques, par la foi et la patience. Au-dessus de tout cela, place la prière au sommet de l’édifice pour porter ta maison à son achèvement. Ainsi tu te prépareras pour le Seigneur comme une demeure parfaite. Tu pourras l’y accueillir comme dans un palais royal et resplendissant, toi qui, par la grâce, le possèdes déjà dans le temple de ton âme. »

Saint Jean Chrysostome (+407 Père de l’Église): Homélie du Ve siècle



Un maître doux et humble de coeur – S. Jean Chrysostome

      Le Christ est pour nous, aujourd’hui encore, un maître plein de douceur et d’amour. Il ne cesse jamais de prendre soin de notre salut. Il le déclare nettement dans l’Évangile: Venez à moi, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de coeur (Mt 11, 28-29). Qu’elle est grande la bienveillance du créateur! Comment la créature n’est-elle pas saisie de stupeur? Venez à moi, devenez mes disciples le Maître est venu consoler ses serviteurs déchus.

      Voyez comme il agit. Il se montre compatissant pour le pécheur qui mérite pourtant ses rigueurs. La race de ceux qui déchaînent sa colère devrait être anéantie, mais il adresse aux hommes coupables des paroles pleines de douceur: Venez à moi, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de coeur.

S. Jean Chrysostome (+407)
Archevêque de Constantinople