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Ecouter le Christ et le suivre – Jean-Paul II

      Aux jeunes, pour les JMJ de 2005 à Cologne (écrit le 6 août 2004) – Extrait.

      Ecouter le Christ et l’adorer conduit à faire des choix courageux, à prendre des décisions parfois héroïques. Jésus est exigeant car il veut notre bonheur authentique. Il appelle certains à tout quitter pour le suivre dans la vie sacerdotale ou consacrée. Que ceux qui entendent cette invitation n’aient pas peur de lui répondre ’oui’ et qu’ils se mettent généreusement à sa suite. Mais, en dehors des vocations particulières de consécration, il y a la vocation propre de tout baptisé : elle aussi est une vocation à ce « haut degré » de la vie chrétienne ordinaire qui s’exprime dans la sainteté (cf. Novo millennio ineunte, 31). Lorsqu’on rencontre le Christ et que l’on accueille son Évangile, la vie change et l’on est conduit à communiquer aux autres sa propre expérience.

      Tant de nos contemporains ne connaissent pas encore l’amour de Dieu ou cherchent à remplir leur cœur de succédanés insignifiants. Il est donc urgent d’être des témoins de l’amour contemplé dans le Christ. L’invitation à participer à la Journée Mondiale de la Jeunesse s’adresse également à vous, chers amis qui n’êtes pas baptisés ou qui ne vous reconnaissez pas dans l’Église. N’avez-vous pas, vous aussi, soif d’Absolu ? N’êtes-vous pas en quête de « quelque chose » qui donne sens à votre existence ? Tournez-vous vers le Christ et vous ne serez pas déçus.

Jean-Paul II (+2005)



Profession de foi – St Hilaire de Poitiers

Profession de foi

Traité de la Trinité (12, 52, 53, 57) – St Hilaire de Poitiers

Aussi longtemps que le permet la vie que tu m’as donnée, Père saint, Dieu tout-puissant, je veux te proclamer comme le Dieu éternel et comme l’éternel père. Je n’aurai jamais le ridicule ni l’impiété de m’établir juge de ta toute-puissance et de tes mystères, de faire passer ma faible connaissance avant la notion vraie de ton infinité et la foi en ton éternité. Jamais je n’affirmerai donc que tu aies pu exister sans ta Sagesse, ta Vertu, ton Verbe; l’unique Dieu engendré, mon Seigneur, Jésus-Christ.

La faible et imparfaite parole humaine n’aveugle pas les sens de ma nature à ton sujet, au point de réduire ma foi au silence, faute de mots possibles. Si déjà en nous la parole, la sagesse, la vertu sont l’oeuvre de notre mouvement intérieur, ton Verbe, ta Sagesse, et ta Vertu sont auprès de Toi, génération parfaite du Dieu parfait. Il demeure éternellement inséparable de Toi, celui qui apparaît dan les propriétés ainsi nommées, comme né de Toi. Il est né de manière à n’exprimer que Toi, son auteur; la foi en ton infinité demeure entière, si nous affirmons qu’il est né avant le temps éternel.

Déjà dans les choses de la nature nous ne connaissons pas les causes, sans pour autant ignorer les effets. Et nous faisons un acte de foi, quand ignore notre nature. Lorsque j’ai fixé ton ciel avec les faibles yeux de ma lumière, j’ai pensé qu’il ne pouvait être que Ton ciel. Quand je considère les courses stellaires, les retours annuels, les étoiles du printemps, l’étoile du nord, l’étoile du matin, le ciel où chaque astre joue un rôle propre, je te découvre, Toi, ô Dieu, en ce monde céleste, que mon intelligence ne peut étreindre.

Quand je vois les merveilleux mouvements de la mer, non seulement la nature imite, mais même le rythme mesuré des eaux est pour moi un mystère. J’ai cependant la foi de la raison naturelle, alors même que les apparences sont impénétrables. Au-delà des limites de mon intelligence, je retrouve encore ta Présence.

Lorsqu’en esprit je me tourne vers l’immensité des terres qui reçoivent toutes les semences, par des virtualités cachées les font germer, puis vivre et se multiplier, et, une fois multipliées, les affermissent dans leur croissance, je ne trouve rien en cela que mon intelligence puisse expliquer. Mais mon ignorance me permet de mieux te contempler, j’ignore la nature qui est à mon service, mais j’y reconnais ta Présence.

Moi-même je ne me reconnais pas: je t’admire d’autant plus que je me connais moins. J’expérimente, sans les connaître, le mécanisme de ma raison et la vie de mon esprit: et cette expérience, je la dois à Toi, qui, au-delà de l’intelligence des principes, dispense à ton gré, pour notre joie, le sens de la nature profonde.

Si je Te connais, tout en m’ignorant moi-même, si ma connaissance se change en vénération, je ne veux en rien en moi informer la foi en ta toute-puissance, laquelle me dépasse souverainement. Ainsi je ne puis prétendre concevoir l’origine de ton Fils, unique: ce serait vouloir m’établir en juge de mon Créateur et Dieu.

Conserve, je t’en prie, intact le respect de ma foi, et jusqu’à la fin de mon existence, donne-moi cette conscience de mon savoir, que je garde fermement ce que je possède, ce que j’ai professé dans le symbole de foi de ma régénération, lorsque j’ai été baptisé au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

Donne-moi de t’adorer, Toi, notre Père, et ton Fils avec Toi; d’être digne de l’Esprit-Saint, qui procède de Toi par le fils unique. De ma foi est témoin celui qui dit: Père, tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi. Mon Seigneur, Jésus-Christ, qui est en Toi, de Toi, auprès de Toi, sans cesser d’être Dieu, qui est loué dans les siècles des siècles. Amen.

Saint Hilaire de Poitiers (+367)