Tu aimeras… le truc pas facile ! – Chronique du Père Stéphane Lemessin
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L’église à Mynia est l’une des nombreuses églises dévastées en Haute Egypte, lors de la vague d’attentats et de violences qui a frappé l’Eglise égyptienne en août dernier. Elle venait d’être rénovée…
Au milieu des ruines de l’église de Mynia, une église debout qui chante l’amour et la confiance en Dieu !
IMPRESSIONNANT
La Bible met en valeur le long cheminement du peuple d’Israël et montre comment Dieu a lentement préparé la venue du Christ. Ce qui est passionnant dans la Bible, c’est qu’elle raconte toute l’histoire de l’amour entre Dieu et l’humanité. Cela commence par la fraîcheur d’un premier amour, puis viennent les limites et même les infidélités. Mais Dieu ne se fatigue pas d’aimer, il cherche toujours son peuple. En fait, la Bible est l’histoire de la fidélité de Dieu.
Lire cette longue histoire peut éveiller en nous le sens des lentes maturations. Parfois, nous voudrions tout, tout de suite, sans voir la valeur du temps du mûrissement! Mais les psaumes nous ouvrent une autre perspective: « Mes temps sont dans ta main, Seigneur » (Ps 31, 16).
Savoir attendre… Être là, simplement, gratuitement. Se mettre à genoux pour reconnaître – même avec le corps – que Dieu agit tout autrement que nous l’imaginions. Ouvrir les mains, en signe d’accueil. la réponse de Dieu nous surprendra toujours. En nous préparant à Noël, l’Avent nous prépare à l’accueillir.
Même si nous n’arrivons pas toujours à exprimer notre désir intérieur par des paroles, faire silence est déjà l’expression d’une ouverture à Dieu.
Frère Aloïs, prieur de Taizé
La venue du royaume de l’amour de Dieu signifie le salut du monde entier, et le salut de chacun en particulier. Chacun peut espérer que l’amour est la réalité dernière et définitive, qu’il est plus fort que la mort, plus fort que la haine et l’injustice. Le message de la venue du règne de Dieu est pour cette raison aussi une promesse concernant tout ce qui est fait par amour dans le monde: ce qui est fait par amour aura, contre toute apparence, consistance pour toujours; c’est même la seule chose qui ait consistance pour toujours. Un tel principe a, bien entendu, des conséquences pour un comportement chrétien dans le monde. Avec lui s’ouvre une possibilité qui dépasse les alternatives de transformation du monde par la violence, et de non-violence qui fuit le monde, c’est celle de la transformation et de l’humanisation du monde grâce à la violence de l’amour. L’amour ne remplace pas la justice; l’amour est au contraire la réalisation surabondante de la justice. Car, en définitive, nous sommes justes envers l’autre non seulement si nous lui donnons telle ou telle chose à laquelle il a droit, mais si nous l’acceptons et si nous l’agréons comme homme, si nous nous donnons nous-mêmes à lui.
Cardinal Walter KASPER
Comment Jésus a-t-il aimé ses disciples et pourquoi les a-t-il aimés? Ce n’étaient pas leurs qualités naturelles qui pouvaient l’attirer, il y avait entre eux et lui une distance infinie. Il était la science, la Sagesse éternelle, ils étaient de pauvres pêcheurs ignorants et remplis de pensées terrestres. Cependant Jésus les appelle ses amis, ses frères, il veut les voir régner avec lui dans le Royaume de son Père et pour leur ouvrir ce Royaume il veut mourir sur une croix car il a dit: Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime (Jn 15, 13).
Je comprends maintenant que la charité parfaite consiste à supporter les défauts des autres, à ne point d’étonner de leurs faiblesses, à s’édifier des plus petits actes de vertus qu’on leur voit pratiquer, mais surtout j’ai compris que la charité ne doit pas rester enfermée dans le fond du coeur. Personne, a dit Jésus, n’allume un flambeau pour le mettre sous le boisseau, mais on le met sur le chandelier, afin qu’il éclaire tous ceux qui sont dans la maison (Mt 5, 15). Il me semble que ce flambeau représente la charité qui doit éclairer, réjouir, non seulement ceux qui sont le plus chers, mais tous ceux qui sont dans la maison, sans excepter personne.
S. Thérèse de l’Enfant-Jésus (+ 1897)
Carmélite, docteur de l’Église et patronne des missions.
Aimons, parce que lui nous a aimé le premier (1 Jn 4, 19). En effet, comment pourrions-nous aimer, si lui ne nous avait aimé le premier? En l’aimant, nous sommes devenus ses amis; mais ce sont des ennemis qu’il a aimés pour en faire des amis. Le premier il nous a aimés, et nous a donné de l’aimer. Nous ne l’aimions pas encore; en l’aimant nous devenons beaux. Que fait un homme laid et de visage ingrat, s’il aime une belle? Ou que fait une femme laide, si elle aime un beau garçon? Pourra-t-elle à force d’amour devenir belle? Et lui, à force d’amour, pourra-t-il devenir beau? Il aime une belle; et quand il se regarde au miroir, il rougit de lever les yeux sur cette belle, son aimée. Que faire pour devenir beau? Attendra-t-il que vienne la beauté? Bien au contraire, s’il attend, survient la vieillesse et sa laideur s’aggrave. Il n’y a donc rien à faire.
Or notre âme, mes frères, était laide par le péché; en aimant Dieu, elle devient belle. Quel est cet amour qui rend belle l’âme aimante? Comment deviendrons-nous beaux? En aimant celui qui est éternellement beau. Plus croît en toi l’amour, plus croît la beauté, car la charité est la beauté de l’âme.
St. Augustin d’Hippone (+430)
Dieu est Amour: celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui (1Jn 4, 16). Ces paroles de la première lettre de saint Jean expriment avec une particulière clarté ce qui fait le centre de la foi chrétienne: l’image chrétienne de Dieu, ainsi que l’image de l’homme et de son chemin, qui en découle. De plus, dans ce même verset, Jean nous offre pour ainsi dire une formule synthétique de l’existence chrétienne: Noux avons reconnu et nous avons cru que l’amour de Dieu est parmi nous
Nous avons cru à l’amour de Dieu, c’est ainsi que le chrétien peut exprimer le choix fondamental de sa vie. À l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et, par là, son orientation décisive. Dans son Évangile, Jean avait exprimé cet événement par ces mots: Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique: ainsi tout homme qui croit en lui […] obtiendra la vie éternelle (3, 16)
Benoît XVI
Si tu as l’amour, tu possèdes Dieu, et si tu possèdes Dieu, que te manque-t-il? Que possède le riche s’il n’a pas l’amour? Que manque-t-il au pauvre, s’il a de l’amour? Peut-être penses-tu qu’il est riche celui dont le coffre est plein d’or, et pauvre celui dont la conscience est remplie de Dieu? Tu as tort, car il est vraiment riche, celui dans lequel Dieu daigne habiter. Que pourras-tu ignorer des Écritures, si l’amour, c’est-à-dire Dieu a commencé à te posséder? Quelle bonne action ne pourras-tu pas faire si tu es digne de porter en ton coeur la source de tout bienfait? Quel adversaire craindras-tu si tu mérites d’avoir Dieu en toi comme roi.
Tenez donc et gardez, frères très chers, le lien doux et salutaire de l’amour. Mais avant tout, conservez l’amour véritable, non celui que la bouche promet seulement, et que le coeur ne garde pas, mais celui qui, proféré de bouche, est immédiatement retenu dans le coeur. Ainsi la parole de l’Apôtre sera accomplie en nous: Soyez enracinés dans l’amour et fondés sur lui (Ep 3, 17).
S. Césaire d’Arles (+543)
Évêque d’Arles
Seigneur, Dieu de paix, toi qui as créé les hommes,
objet de ta bienveillance, pour être les familiers de ta gloire,
nous te bénissons et nous te rendons grâce:
car tu nous as envoyé Jésus, ton Fils bien-aimé;
tu as fait de lui dans le mystère de sa Pâque,
l’artisan de tout salut, la source de toute paix, le lien de toute fraternité.
Nous te rendons grâce pour les désirs et les efforts, les réalisations
que ton Esprit de paix a suscitées en notre temps,
pour remplacer la haine par l’amour,
la méfiance par la compréhension, l’indifférence par la solidarité.
Ouvre davantage encore nos esprits et nos coeurs
aux exigences concrètes de l’amour de tous nos frères,
pour que nous soyons toujours plus des artisans de paix.
Souviens-toi, Père de miséricorde,
de tous ceux qui peinent, souffrent et meurent
dans l’enfantement d’un monde plus fraternel.
Que pour les hommes de toute race et de toute langue
vienne ton règne de justice, de paix et d’amour.
Et que la terre soit remplie de ta gloire!
Amen
Paul VI, Pape (+ août 1978)
Mon Père,
Je m’abandonne à toi, fais de moi ce qu’il te plaira.
Quoi que tu fasses de moi, je te remercie.
Je sus prêt de tout, j’accepte tout.
Pourvu que ta volonté se fasse en moi, en toutes tes créatures,
je ne désire rien d’autre, mon Dieu.
Je remet mon âme entre tes mains.
Je te la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon coeur,
parce que je t’aime, et que ce m’est un besoin d’amour de me donner,
de me remettre entre tes mains sans mesure,
avec une infinie confiance, car tu es mon Père.
Charles de Foucauld