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Témoignez ici de votre engagement pour le Christ



Une heure d’adoration planétaire, dimanche 2 juin 17h

Adoration
Adoration

Les catholiques du monde entier – de tous les fuseaux horaires – seront en communion avec le pape François, pour une heure d’adoration eucharistique, dimanche prochain, 2 juin 2013, de 17h à 18h (heure de Rome; 15h-16h, temps universel GMT).

L’évènement est une première dans l’histoire de l’Eglise, a souligné Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, qui a présenté l’événement avec Mgr José Ruiz Arenas, secrétaire du dicastère, ce mardi matin, 28 mai 2013, au Vatican.

L’adoration eucharistique aura lieu dans le monde entier en même temps, en communion avec le pape qui présidera l’adoration silencieuse de Jésus présent dans l’Eucharistie, sur l’autel de la Confession de la basilique Saint-Pierre. Le pape François priera à genoux, en silence: on ne prévoit pas d’homélie a souligné le père Federico Lombardi.

Les cathédrales seront reliées avec Saint-Pierre de Rome en mondovision ou par liaison Internet.

Communion fraternelle planétaire

Adoration
Adoration

L’évènement, intitulé « Un seul Seigneur, une seule foi », signifie la « profonde unité », a souligné Mgr Fisichella. L’initiative a reçu une « adhésion massive » à cette initiative, s’étendant non seulement aux cathédrales, mais aussi « aux paroisses, aux congrégations religieuses, et aux associations ».

Pour l’archevêque, cette heure d’adoration autour du sacrement « source et sommet de toute la vie de l’Eglise », une première dans l’histoire de l’Eglise, est « historique ».

« Les Iles Cook, Samoa et Honolulu s’uniront à Rome à 5h du matin, et au nord, à Reykjavik en Islande, il sera 15h », a-t-il fait observer : au Vietnam il sera 22h et en Corée minuit. En Océanie, ce sera déjà le 3 juin, entre une heure et deux heures du matin.

Que ce soit dans les Iles Galapagos ou au cœur de la forêt amazonienne, ou encore là où les catholiques sont une minorité (Norvège, Bangladesh, Irak, Burkina Faso, Russie, Japon), « tous seront synchronisés sur Rome », dans une « prière de communion fraternelle et de soutien à la foi de tous », a-t-il poursuivi.

Certains, telles les églises de Papouasie Nouvelle Guinée, Iles Salomon, participeront malgré les difficultés, qu’ils expliquent dans une lettre envoyée au dicastère : « Nos villageois n’ont pas d’électricité et il est dangereux de marcher dans l’obscurité… c’est aussi la saison des pluies et comme si cela ne suffisait pas, beaucoup de paroisses et de villages ces quatre derniers mois ont été inondés par le débordement du fleuve… ».

Même plus proche, l’évêque de Carpi, au nord de l’Italie, touché par un séisme il y a un an, écrit que « dans l’église qui remplace la cathédrale, dans les petites églises encore debout et sous toutes les tentes de fortune qui tiennent lieu de paroisses, aura lieu l’adoration ».

Cinq conférences épiscopales ont donné leur adhésion en bloc – Albanie, Belarus, Hongrie, Inde, Pérou – , d’autres diocèses ont confirmé individuellement leur participation, d’autres ont donné leur accord enthousiaste oralement: la réponse cependant n’était pas obligatoire, précise Mgr Fisichella qui annonce cependant que d’autres devraient se signaler sur leur site Internet où une carte indique les réponses.

Intentions du pape

Le pape François a communiqué les deux intentions qu’il a choisies pour cette heure de prière ; une pour l’Eglise pour qu’elle soit fidèle à la parole et à son annonce et pour le monde, notamment les plus souffrants: victimes de trafics en tous genres et malades:

1. Pour l’Eglise répandue de par le monde et rassemblée aujourd’hui en signe d’unité dans l’adoration eucharistique. Que le Seigneur la rende toujours plus obéissante à sa parole, afin qu’elle se montre au monde plus belle, sans tache ni ride, sainte et immaculée (Eph 5,28). Que par le biais d’une annonce fidèle, la Parole puisse résonner comme présage de miséricorde, et provoquer un renouveau d’engagement dans l’amour qui donne du sens à la douleur, à la souffrance, et redonne joie et sérénité.

2. Pour tous ceux qui souffrent de par le monde, victimes de nouveaux esclavages, de la guerre, de la traite des personnes, du narcotrafic et du travail forcé, pour les enfants et les femmes victimes de violences, afin que leur cri silencieux soit entendu par l’Eglise et qu’ils demeurent confiants dans le Crucifié, que l’on n’oublie pas nos frères et soeurs soumis à la violence. Pour tous ceux qui sont en état de précarité matérielle, spécialement les chômeurs, les personnes âgées et les émigrés, les sans-abri et les détenus, tous les marginaux. Que la prière et la solidarité de l’Eglise les confortent, les soutiennent dans l’espérance, leur donne la force de défendre leur dignité de personne.

Le livret de la célébration est d’ores et déjà accessible en ligne sur le site du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation et sur le site des Célébrations liturgiques pontificales. Pour le moment en italien, il sera traduit en 7 langues.

Mgr Fisichella a fait observer qu’un projet similaire avait été évoqué, sans pouvoir être concrétisé, par une religieuse italienne, la bienheureuse Elena Guerra (1835-1914), apôtre de l’Esprit Saint. Le pape Léon XIII, qui l’avait reçue en audience en 1897, l’avait approuvée.

Pour sa part, Mgr José Ruiz Arenas a expliqué les quatre caractéristiques de cet événement « historique »: profond sens de communion ecclésiale avec le pape et de l’universalité de l’Eglise; les deux intentions communes proposées par le pape pour l’Eglise et pour le monde; le schéma de la célébration déjà disponible en italien; toutes les nations n’apparaissent pas sur la carte, mais des réponses doivent encore arriver jusqu’à dimanche.

Rendez-vous de l’Année de la foi

Quant à l’Année de la foi, Mgr Fisichella a indiqué le chiffre des pèlerins venus à Rome: 4,3 millions fidèles sont venus de façon organisée, en groupes, mais il faut y ajouter les nombreuses personnes venant pour un seul jour, individuellement, à l’occasion par exemple de l’angélus du dimanche.

Les prochains rendez-vous sont: les 4-7 juin, le pèlerinage des séminaristes et novices, de ceux qui sont en chemin vocationnel; les 15-16 juin les Journées Evangile de la Vie; le 22 juin, à 17h30, le concert donné en la salle Paul VI du Vatican en présence du pape François, avec au programme la 9e symphonie de Beethoven.



Prêtres, Paroisses et Nouvelle Evangélisation par Emmanuel PIC Curé à Dijon

E.PIC
E.PIC

Les personnes qui fréquentent occasionnellement ou régulièrement l’Église ont une caractéristique : elles estiment que la foi est une démarche éminemment personnelle.
Entendons-nous bien. Il ne s’agit pas seulement d’affirmer l’importance de la liberté dans l’acte de croire – il n’y aurait là rien de nouveau. La vraie nouveauté est que cette foi va s’exprimer, dans le domaine liturgique en particulier, de manière à affirmer l’originalité d’une quête de Dieu qui appartient à chacun. Il y a là une question de sincérité, de vérité : appliquer platement les rites de l’Église pour un mariage, un baptême, des funérailles, est compris comme quelque chose d’hypocrite. D’où une inflation considérable de l’importance accordée à la préparation de ces célébrations, qui a pris dans l’emploi du temps des prêtres et de leurs collaborateurs une place qu’elle n’avait pas auparavant. Il y a un demi-siècle, lorsque mes parents se sont mariés, il leur avait suffi de rencontrer l’organiste pour choisir les pièces musicales qui seraient jouées lors de la messe. Aujourd’hui, chaque célébration est le fruit d’un long marchandage entre le prêtre et les personnes concernées, au cours de laquelle les uns s’efforcent d’introduire le plus possible d’éléments personnels (musiques, interventions diverses, parfois réécriture d’une partie du rituel), tandis que l’autre rappelle que l’Église ne s’invente pas purement et simplement au gré des humeurs de chacun. Celles et ceux qui choisissent de se couler dans le rituel le font également par conviction, et non par esprit d’obéissance, ce qui montre bien que tout le monde raisonne de la même manière.

Il est aisé de comprendre les difficultés rencontrées. Les prêtres sont désorientés devant certaines demandes. Le nombre important de rencontres, l’individualisation des parcours, oblige à une attention aux personnes qui encombre les agendas et donne souvent l’impression de succomber à la réunionnite. Quant aux chrétiens, ils n’acceptent pas facilement les exigences (souvent minimales) posées par leur curé, alors perçu comme autoritaire ou clérical.

Cette évolution est liée à une vague de fond, à un désir profond que nul ne songe à remettre en cause tant il est étroitement lié à nos modes de vie et semble plein de promesses d’un avenir meilleur. La vie bonne, c’est celle que l’on construit comme on l’entend, en fonction de ce que l’on ressent au fond de soi, la seule limite admise étant la gêne que l’on impose à autrui. C’est ainsi que s’explique l’évolution de nos sociétés, soucieuses de permettre à chacun de vivre cet idéal : aucune loi ne saurait être un obstacle au bonheur compris de cette manière ; la loi n’a pour but que de favoriser cet épanouissement de soi-même. La vie de foi, la vie « spirituelle » dit-on souvent, ne fait pas exception à la règle : chacun la construit, en fonction de rencontres, de lectures, d’expériences qui lui sont propres. En matière de foi, il n’est pas de loi qui compte.

Dans un tel contexte, qu’est-ce qu’évangéliser ?

C’est d’abord prendre en compte le caractère irréversible, au moins à court et moyen terme, de cette manière d’être. S’y opposer frontalement ne sert à rien, c’est même contre-productif et conduit inévitablement à des conflits destructeurs et stériles.

Mais cela ne signifie pas qu’il faille tout accepter sans discernement : il faut plutôt entrer dans une négociation, ce à quoi les prêtres ne sont pas préparés. Dans ce monde-là en effet, l’autorité donnée par l’ordination n’a pas beaucoup de poids ; chacun se situe sur un pied d’égalité, et les arguments avancés le sont au nom de la raison commune, et non de la tradition ou de l’Écriture. Un prêtre qui ne serait pas capable de justifier ses positions n’aurait d’audience qu’auprès des convaincus, ce qui serait l’exact contraire de l’évangélisation.

Évangéliser, c’est aussi éveiller à une attitude critique vis-à-vis de cette vulgate « hyper-moderne ». La liberté, la possibilité d’être acteur de sa propre vie, sont certes de bonnes choses. Mais cette manière de voir, lorsqu’elle est poussée à l’extrême, devient une idéologie, qui occulte des réalités bien plus fondamentales. Est-il exact de prétendre que la vie est pure construction subjective, alors qu’elle est en réalité reçue d’autrui, dès la naissance et jusqu’à son terme ? La naissance d’un enfant est l’un des moments où l’on expérimente le plus fortement que nul ne choisit d’entrer dans l’existence. Au moment de leurs noces, les époux sont tous capables de comprendre que l’amour est un don, même s’ils ont l’impression de « construire leur couple », pour reprendre une expression malheureuse souvent utilisée par les équipes de préparation au mariage. Enfin, la mort d’un proche permet évidemment de mesurer la vanité d’un projet de vie qui s’est trouvé mis à l’épreuve par la vie elle-même et ses inévitables aléas. Ces trois remarques font apparaître toute l’importance de la célébration des temps forts de l’existence par les rites de l’Église : baptêmes, mariages, obsèques sont des moments irremplaçables au cours desquels doit être dite une parole sur le sens de la vie et l’ouverture à Dieu. Ils sont par là même des lieux essentiels de l’évangélisation. Et ce, d’autant plus qu’ils permettent également au plus grand nombre de découvrir la foi pour ce qu’elle est : une expérience de Dieu, une rencontre avec le Dieu de Jésus-Christ, qui transforme la vie de ceux qui en sont l’objet.

Emmanuel PIC

Prêtre à Dijon (France), à la paroisse Saint-Pierre. Il enseigne également la théologie au Grand Séminaire de Mayidi (République Démocratique du Congo), et au Centre universitaire catholique de Bourgogne (CUCDB).

  

Saint François-Xavier, l’apôtre des Indes

Saint François-Xavier, l’apôtre des Indes

Quiconque lit entre les lignes dans l’histoire de sa vie, remarquera que saint François-Xavier n’était en aucune façon le grand triomphateur que nous nous représentons. Rétrospectivement bien des traits nous prouvent qu’il parut avoir échoué aux yeux de beaucoup de ses contemporains. En dépit des quelques amis fidèles, auxquels il manifeste un attachement sincère, tout au long de sa vie il fera l’expérience d’une grande solitude et incompréhension de la part de ses semblables. De nature robuste et sanguine, il souffrait de réactions violentes ; doué de talents extraordinaires, la petitesse d’esprit des hommes qui l’entouraient et qui bloquaient son chemin à chaque tournant lui était insupportable. Homme aux vastes horizons et d’une ambition sans limites, il semblait toujours enclin au découragement et tenté de renoncer à l’oeuvre qu’il avait entreprise.

Saint François-Xavier
Saint François-Xavier
Du jour où il décida de se joindre aux compagnons de saint Ignace, François-Xavier causa une profonde déception à ceux qui l’avaient connu auparavant. Ses parents furent désolés, quand celui-ci renonça à une brillante carrière dans l’enseignement pour se mettre au service de l’Eglise. A L’université aussi, on se montrait déçu, lorsque François-Xavier renonça à une chaire de professeur. Refusant une carrière qui l’aurait sans doute élevé jusqu’au haut rang de la société, préféra suivre Ignace de Loyola à Rome, où il fit pénitence pour sa vie passée, puis à Bologne. C’est là qu’il fit ses perrières preuves. C’était un prêcheur né et un apôtre. Voilà l’homme qu’il fallait pour réformer cette ville, et d’autres ensuite ; cependant, on l’arracha à ces occupations de prédicateur pour le faire asseoir derrière une table, en qualité de secrétaire particulier. Cet homme si doué, si clairvoyant, si sympathique, si zélé, allait rendre de précieux services dans l’élaboration de la nouvelle constitution de la Compagnie de Jésus. Mais cette nouvelle tâche ne dura pas bien longtemps. Du jour au lendemain, François-Xavier partit pour le Portugal, puis embarqua pour les Indes, le jour de son anniversaire en 1541.

Arrivé sur place, notre jeune missionnaire fut confronté à un vrai désastre humain et moral : les indigènes haïssaient le christianisme, qui leur était imposé par la force, les femmes étaient contraintes de se marier à des soldats portugais ou des valets d’armée. Il n’était pas rare de voir des religieuses qui se faisaient servir par leur propres domestiques, ou des gens riches qui se faisaient porter à l’église, suivis de leurs esclaves. Souvent la religion était considérée comme moyen de conquête et d’enrichissement. C’est dans donc cette atmosphère de tyrannie et de luxure que François-Xavier commença son difficile apostolat. Ce qui devait arriver arriva : l’homme de Dieu entra en guerre avec les officiels portugais, battant en brèche leur autorité et stigmatisant leur cupidité. Il était venu aux Indes sous la protection du drapeau portugais ; la foi doit aller de pair avec le drapeau, pensaient-ils pour la plupart ; un peuple gagné à la foi est un peuple gagné au Portugal. Mais cet homme insatiable et profondément juste ne se satisfaisait pas de formules qui n’avaient rien d’évangélique. Bien qu’officiellement envoyé par le roi de Portugal, il entendait servir la couronne comme il lui plaisait, mais pas davantage. Il est certain que les plaintes qui affluèrent au Portugal, et jusqu’à Rome chez le général, Ignace de Loyola, n’étaient pas sans fondement, et pour ceux qui n’en savaient pas plus, ces accusations étaient convaincantes. Mais voici qu’on lui demanda de tout quitter, d’aller à Rome, puis d’aller prêcher à travers l’Italie. Il obéit. Mais à peine avait-il commencé sa mission de prédicateur qu’on lui ordonna de tout arrêter et de retourner à ses fonctions de secrétaire particulier. Toutefois, là encore pouvait-on trouver des motifs de se donner de tout coeur à la tâche : d’abord l’oeuvre magnifique de la création d’un Ordre religieux et ensuite l’intimité constante avec l’ami le plus cher à son coeur : saint Ignace de Loyola. Mais voilà que tout à coup, on lui commandait de partir sur-le-champ pour le Portugal et les Indes, de quitter tout ce pour quoi il avait vécu, de dire adieu à la vie qu’il avait menée jusqu’alors. Humainement parlant, ce départ équivaut à une mort intérieure. Lorsqu’il entreprit son travail aux Indes, les déceptions et les insuccès semblèrent s’attacher à ses pas. Des quelques compagnons qu’il emmena avec lui, un seul semble avoir persévéré. Sa première mission hardie parmi les indigènes, où la foi avait trouvé un bon terrain, fut rapidement effacée de la surface du globe par un raid d’envahisseurs païens. Ses pouvoirs extraordinaires, comme nonce du pape et plénipotentiaire du roi de Portugal, ne lui furent pratiquement d’aucune utilité, sauf contre ses détracteurs. C’est son échec dans les possessions portugaises qui le poussa plus loin, vers l’Extrême-Orient, vers le Japon. Les années passaient et tout ce qu’il avait entrepris semblait avoir échoué. L’infortuné missionnaire aurait bien voulu quitter les Indes partir rejoindre l’Abyssinie, l’Arabie, Madagascar, n’importe où il pourrait faire un peu de bien avant de mourir, car tout ce qu’il vivait fait jusque-là n’avait apparemment servi à rien. Epuisé de corps et d’âme, il se terra durant plusieurs semaines dans le jardin du collège Saint-Paul de Goa. Ce collège, modèle d’ouverture et d’inculturation, est l’oeuvre de François-Xavier. C’est lui qui créa et dirigea cet Institut destiné à la formation des prêtres et catéchistes indigènes qui venaient de tous les pays d’Orient. Surchargé de travail, ce dernier écrivit en Europe pour demander qu’on lui envoyât un recteur pour son Collège. Les supérieurs acceptèrent cette requête et lui envoyèrent le Père Antonio Gomes, homme de grande culture, mais aussi très intransigeant et incapable de comprendre la culture locale. Avec l’installation de ce nouveau recteur, les problèmes ne vont pas tarder à surgir. Tout d’abord il entreprit de réformer les religieux : renforcement des règles concernant la nourriture et la boisson, le sommeil et la récréation, le travail et les exercices spirituels, sans tenir aucun compte des conditions propres au pays. Ensuite, il tourna son attention vers les étudiants. Ces jeunes gens, qui venaient de tous les coins des Indes et de l‘Extrême-Orient, furent contraint de se conformer è l’éducation rigide telle que était alors dispensée en Europe. Le résultat était inévitable; en très peu de temps, les étudiants commencèrent à franchir les murs du collège et à s’enfuir. En voyant un tel désastre, François-Xavier se fâcha mais en vain. Gomez avait été envoyé pour apporter en Orient, et à Xavier lui-même, l’enseignement et les méthodes de la Compagnie au Portugal, et non pour y recevoir des leçons. François-Xavier aurait bien voulu trouver un autre poste pour le Père Gomes, mais celui-ci résista et fit appel à ses amis, au vice-roi, à l’évêque et d’autres pour soutenir sa cause. François-Xavier dut s’incliner et partir pour le Japon le coeur lourd, car il savait fort bien qu’il laissait derrière lui le ferment de graves difficultés. En fait, à peine était-il parti que les étudiants indigènes furent chassés du Collège et remplacées par de jeunes portugais.

Tout ce que François-Xavier avait entrepris avait mal tourné et ses plans avaient été régulièrement réduits à néant par la faute de ceux-là mêmes dont il était en droit d’attendre le plus. En deux mois il atteignit Malacca (Singapour); un mois plus tard il faisait route vers le Japon.

Parmi les religieux, aux Indes, régnait un malaise qui ne cesserait d’empirer, à moins qu’il ne revint. François-Xavier n’avait pas le choix : face à l’urgence de la situation il décida de revenir à Goa. En novembre 1551, il s’embarqua pour Malacca où il arriva quarante jours plus tard. C’est là qu’il reçut une immense consolation, humainement parlant, la plus grande qu’il ait eue durant tout son séjour en Orient. C’était une lettre d’encouragement d’Ignace de Loyola, la première qui lui fut parvenue depuis quatre ans. Le saint, qui avait bien compris la situation et les souffrances endurées par son disciple, décida de faire des Indes et de l’Orient une Province nouvelle, indépendante de celle du Portugal, et donna à François-Xavier la charge de la diriger. François est nommé Provincial, mais rien n’ira comme prévu.

Nous sommes à moins d’un an avant sa mort. François-Xavier s’embarqua à Malacca pour Cochin, où de nouveaux soucis l’attendaient. Durant tout son séjour aux Indes, un des hommes sur qui il pouvait compter, frère Antonio, originaire de Parme, avait été assassiné par des pillards musulmans ; avec sa mort, la plus grande partie de l’oeuvre de François -Xavier sur la côte des pécheurs était anéantie. Les nouvelles de Goa étaient pires encore. Le père Antonio Gomes, le sévère recteur du collège, s’était nommé lui-même Vice-Provincial, ignorant et bafouant l’autorité de François Xavier. Dans cette charge, Gomes avait semé le désordre partout. Il alla jusqu’à usurper le bien d’autrui ; en réclamant comme siennes les églises prévues pour les besoins de la Compagnie. A Goa même, les Pères Jésuites étaient presque en révolte ouverte. Ils ne savaient plus à qui ils devaient obéir. François-Xavier débarqua à Goa en février 1552. Il devait y rester seulement deux mois avant de repartir pour son ultime voyage en Chine. Depuis qu’Il était Provincial avec la faculté d’agir en toute indépendance, son premier soin fut de démettre le Père Antonio Gomes de ses fonctions et de l’envoyer loin sur la côte à Diu. L’année suivante ce dernier sera renvoyé en Europe.

François se remit en route pour ne jamais revenir. Il fut reçu avec de grands honneurs à Malacca, où il donna à un ami, un certain Pereira, une lettre le nommant ambassadeur, pour lui permettre de l’accompagner chez le « roi » de Chine. Mais les difficultés commencèrent. Le gouverneur de Malacca refusa de laisser partir Pereira ; puis il se retourna contre François-Xavier et la majorité de la Cour emboita le pas. François repartit – avec, au coeur, une nouvelle blessure – accompagné de deux serviteurs, l’un chinois, l’autre indien. Mais ce n’est pas tout. Il quitta Malacca quasiment mourant. Le bateau qui l’avait amené était reparti pour son port d’attache, sans un mot d’avertissement ; il ne restait au port qu’une seule embarcation portugaise, qui attendait des vents favorables. François-Xavier était couché sous un abri de fortune ; durant toute sa maladie, pas un seul Européen du bateau à l’ancre dans le port ne vint le visiter. Il mourut seul, le 3 décembre 1552, seul comme il l’avait été durant presque toute sa vie. Il ne cessait de répéter avec tristesse et résignation : « Jésus, Fils de David, ayez pitié de moi !». C’est dans cet échec même, plus que dans tous les triomphes, que réside la vraie grandeur du saint. Car malgré toutes les difficultés, il ne faiblit pas et ne se rendit jamais. C’est là toute la valeur de son sacrifice, dont d’autres pourront recueillir les fruits.

François-Xavier fut canonisé le 12 mars 1622, en même temps qu’Ignace de Loyola. Ni la vie, ni la mort n’avaient pu séparer ces deux grands saints.

 

Saint Etienne, modèle pour la Nouvelle Evangélisation

Benoît XVI a proposé que St Etienne soit le modèle de la nouvelle évangélisation :

Saint Etienne
Saint Etienne

Enfin, saint Etienne est un modèle pour tous ceux qui veulent se mettre au service de la nouvelle évangélisation. Il montre que la nouveauté de l’annonce ne dépend pas tout d’abord de l’usage de méthodes ou de techniques originales, qui ont certes leur utilité, mais consiste à être rempli de l’Esprit-Saint et à se laisser guider par lui. La nouveauté de l’annonce se trouve dans la profondeur de l’immersion dans le mystère du Christ, de l’assimilation de sa parole et de sa présence dans l’Eucharistie, afin que Jésus vivant lui-même puisse parler et agir en celui qu’il envoie. Au fond, l’évangélisateur devient capable de porter le Christ aux autres de manière efficace quand il vit du Christ, quand la nouveauté de l’Evangile se manifeste dans sa vie. Prions la Vierge Marie afin qu’en cette Année de la foi l’Eglise voie se multiplier les hommes et les femmes qui, comme saint Etienne, savent donner un témoignage convaincu et courageux du Seigneur Jésus. (angelus du 26/12/12)

 

La Lumière de Béthléem

Présentation de la Lumière de Bethléem, son arrivée à Roden (Allemagne) et comment elle est amenée à Bouzonville (France) au cours de la messe. Office célébré par le Père Robert GURTNER.
www.mission-web.com/radio.php

LUMIERE DE BETHLEEM

Un peu d’histoire : en 1985, une radio autrichienne a pris l’initiative d’aller chercher une flamme allumée dans la grotte de la nativité à Bethléem et de la ramener en Autriche où elle est distribuée en signe de paix à l’ensemble de la population. Cette initiative est relayée par de nombreuses personnes, dont des scouts autrichiens ; qui depuis plus de 20 ans la distribuent le 3ème dimanche de l’avent . c’est un enfant autrichien qui va allumer chaque année une lampe dans la grotte de la Nativité, la lumière est alors ramenée à Vienne par avion.

En 2003, les scouts de France décident de rejoindre cette grande chaîne qui se répand dans toute l’Europe ; c’est ainsi que dans de nombreuses paroisses et diocèses on accueille cette lumière qui est offerte entre voisins, dans les hôpitaux, les prisons, les maisons de retraite, croyants d’autres confessions religieuses….

Chaque année, le troisième dimanche de l’avent, la distribution a lieu à Vienne et cette année cela se fera dans une petite église orthodoxe serbe.

En ce qui concerne nos communautés de paroisses, des confirmands et des enfants de l’ ACE, iront la chercher le dimanche 16 décembre à Roden en Allemagne, et la ramèneront pendant la messe de 10H30 à Bouzonville où elle sera transmise à l’assemblée et aux représentants des différentes communautés de paroisses. Les enfants et les jeunes auront le souci particulier de l’offrir à une personne seule, un papy ou une mamie, signe de transmission.

Quel sens donne –t-on à cette lumière ?

Elle est distribuée en signe d’espérance de paix pour la terre sainte.
Elle nous dit que la lumière n’a pas été laissée sous le boisseau, elle est invitation à partager, appel à l’espérance , à la joie. Cette lumière est aussi feu, feu qui nous protège, nous réchauffe, nous rassure, rapproche les hommes dans la parole et l’échange.

Dans notre monde où l’avenir n’est plus ni un rêve, ni un avenir tout tracé, être porteur de paix et d’espérance est un acte un peu fou. Mais allumer une lumière est aussi un geste d’une simplicité enfantine alors ….allions un grain de folie et une dose d’enfance, osons recueillir, transmettre, et offrir la lumière de Bethléem. Comme un feu qui réchauffe, une lumière dans nos nuits, une lampe allumée aux fenêtres de nos vies.

Vous les jeunes, les enfants, vous êtes invités à offrir cette lumière autour de vous bien sûr, mais plus particulièrement à une mamie, un papy, une personne de la maison de retraite pour leur donner un peu de lumière dans leur vie.

Elle est signe de partage aussi, c’est pourquoi, nous vous proposerons dans le cadre »10 millions d’étoiles » des bougies du Secours catholique pour recueillir cette flamme fragile, que vous êtes invités à entretenir.
Comment ?

Tout simplement en ayant pendant tout ce temps de l’avent une attention particulière envers la personne à qui vous l’offrirez, une visite , un petit mot gentil , un petit cadeau fait de ses mains….

en achetant une bougie vous vous engagez à la mettre sur le bord de votre fenêtre le soir de Noël , en ayant une pensée toute particulière dans vos prières pour les personnes seules, malades, sans toit.



Appel aux musulmans pour garantir les droits des chrétiens

La deuxième Assemblée des Patriarches et des Evêques catholiques du Moyen-Orient s’est achevée mercredi soir à Harissa, au Liban, sur l’approbation de deux documents dans lesquels se condense la sollicitude pastorale des chefs des Eglises catholiques face aux urgences, politiques, sociales et humanitaires notamment, qui caractérisent actuellement les pays arabes.

Le premier document, long et articulé, offre des suggestions et des indications concrètes afin de mettre en pratique dans toutes les dimensions de la vie individuelle et communautaire les enseignements contenus dans l’Exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in Medio Oriente, que Benoît XVI a remis aux Evêques de la région et à leurs Eglises lors de son récent voyage apostolique au Liban. Le second document signé par les participants à l’Assemblée réunie à Harissa est un appel à la communauté internationale et à tous les hommes de bonne volonté touchant trois points fondamentaux.

La question palestinienne et la Syrie, deux priorités

Les Patriarches et Evêques catholiques du Moyen-Orient soulignent en premier lieu l’urgence de trouver finalement une « solution juste et pacifique à la question palestinienne », indiquée comme origine de tous les conflits moyen-orientaux.

Le deuxième point consiste en un appel éploré à faire tout ce qui est possible afin de mettre fin aux conflits et aux violences qui bouleversent la vie des peuples de la région, mettant en oeuvre des chemins de réconciliation et de paix qui garantissent à tous la liberté et la sauvegarde de leur propre dignité humaine. L’appel fait explicitement référence à la situation de la Syrie martyrisée.

Appel aux musulmans pour garantir les droits des chrétiens

Le troisième point met l’accent sur la condition des chrétiens au Moyen-Orient. Les chefs des Eglises sont invités à intensifier leur communion et une pleine collaboration afin de favoriser la pérennité et la continuité de la présence autochtone, active et efficace des chrétiens au sein des sociétés arabes. L’appel s’adresse à cet égard également aux musulmans, appelés à concourir à la sauvegarde des pleins droits de leurs compatriotes chrétiens, reconnaissant une citoyenneté commune et partagée.

Les participants à l’Assemblée ont exprimé leur douleur unanime suite à la mort de S.B. Ignace IV Hazim, Patriarche grec orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient, qui s’est éteint à l’hôpital Saint Georges de Beyrouth à l’âge de 91 ans. S.B. Bechara Boutros Rai, Patriarche d’Antioche des Maronites, au nom de tous les Patriarches et Evêques catholiques présents à Harissa, a rendu hommage à « la grande sagesse et au grand dévouement » avec lesquels le Patriarche Ignace IV a guidé son Eglise pendant 33 ans. (Fides)