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Pentecôte, chaque année… Pourquoi ? P. BARTHELMÉ

Pentecôte : un appel de l’Esprit-Saint à sortir de la routine ! Après la lecture de l’Évangile du jour par le Père Bernard SCHER (Jean 15, 26-27 ; 16, 12-15) écoutons l’homélie de la Pentecôte du Père Jean-Louis BARTHELMÉ.

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Exclus d’hier et d’aujourd’hui – Homélie de l’Abbé Bernard Scher

Homélie du 6e dimanche du Temps Ordinaire – 12.02.2012

Pour un lépreux, la loi de Moïse était très dure, nous l’avons entendu dans la 1re lecture. Tant qu’il gardait cette maladie, il était interdit de tout contact avec la société, rejeté hors du camp. Et, du temps de Jésus il en était encore de même. C’est pourquoi il fallait un sacré courage à ce lépreux pour s’approcher de Jésus, en osant braver cette loi d’exclusion.

Les lépreux n’étaient pas seulement des gens non fréquentables par crainte de contagion, mais ils étaient considérés comme des « impurs » aux yeux de la loi religieuse, qui disait qu’ils ‘étaient punis par Dieu’. Exclus de la société civile et religieuse, ils n’existaient pratiquement plus, parce qu’on devait les fuir et les écarter de toute civilisation. Les vêtements déchirés qu’ils devaient porter et leurs cheveux en désordre étaient les signes caractéristiques du deuil. Ils étaient considérés comme des morts-vivants.

Dans ce contexte, cet événement que nous rapporte St Marc, prend une signification très forte. Ce lépreux, au lieu de crier de loin : « impur, impur », afin que personne ne l’approche, vient se prosterner devant Jésus et il Lui dit tout simplement : « Si tu le veux, tu peux me guérir ». Il exprime ainsi sa foi et sa confiance en Lui.

Jésus, au lieu de s’écarter ou de s’enfuir, étend la main et le touche. En faisant cela Il enfreint la loi et Il devient Lui-même impur. Mais Il est au-dessus de la Loi ; pour que cet homme puisse réintégrer la société, Il l’envoie au prêtre qui constatera sa guérison. Dans sa joie, et on le comprend, l’homme guéri proclame partout la Bonne Nouvelle de sa guérison, de sa vie nouvelle ; son témoignage public prouve qu’il est de nouveau intégré dans la société.

Oui, c’est cela, notre Jésus ! Il n’a pas peur de se mêler à la vie des hommes, d’enfreindre les lois, même religieuses, pour délivrer ceux qui souffrent et qui sont rejetés, Il est venu dans notre pâte humaine pour remettre l’homme debout et lui redonner toute sa dignité.

Et nous les chrétiens, nous qui sommes les disciples de ce Christ qui doit être notre modèle, comment agissons-nous vis-à-vis de tous ces « lépreux » que le monde moderne produit encore aujourd’hui : les exclus de la société parce que ‘sans travail’, ces chômeurs que certains (ceux qui ont la chance d’avoir du travail) traitent de fainéants, tous ces ‘Sans Domicile Fixe’ (ceux qu’on appelle avec pitié ou avec mépris, les « SDF »), les ‘lépreux’ que sont tous les étrangers que l’on évite et que l’on critique au lieu d’essayer de les comprendre. Tous ces jeunes qui ne se sentent pas compris, pas accueillis par nous les adultes, qui réagissent parfois violemment parce qu’ils n’ont plus de repères, pas d’avenir.

Tous nous avons des « lépreux » dans notre entourage, dans notre vie. Comment les traitons-nous ? Comment les aidons-nous à se remettre debout ?

Non, « nous ne pouvons pas porter toutes les misères du monde », comme nous disons parfois, à raison. Pourtant nous sommes disciples de ce Jésus qui ose toucher le lépreux pour le remettre debout. Et, malheureusement la lèpre de l’égoïsme, de l’indifférence, de la haine, des critiques méchantes et des jugements téméraires, encombre notre cœur et empeste notre vie. Tout cela n’est pas toujours facile à déraciner Il y faut du courage, de la persévérance et parfois très longtemps pour nous défaire de ces ‘lèpres’.

Mais n’ayons pas peur d’aller vers le Seigneur et de Lui demander, à l’exemple du lépreux : « Seigneur, si Tu le veux, Tu peux me guérir »

Redisons-Lui régulièrement cette parole que nous disons avant chaque communion : « … Dis seulement une parole et je serai guéri ».

AMEN.
Abbé Bernard SCHER



Quel engagement pour Christ? – Abbé Bernard Scher

Quel engagement pour Christ?

Homélie de l’Abbé Bernard Scher – 12/7/2009

Dans l’Église le manque de prêtres se fait ressentir douloureusement; leur nombre diminue régulièrement: cette année, 2 prêtres ont été ordonnés à la cathédrale de Metz, le 29 juin dernier; c’est vraiment peu pour remplacer ceux qui meurent au cours de l’année et ceux qui prennent la retraite. Nous nous en plaignons régulièrement.

Une chose est de se lamenter. Autre chose est de se poser des questions sérieuses sur notre vocation notre place de laïcs, de baptisés dans l’église et dans le monde d’aujourd’hui ! Les textes de ce 15° dimanche du temps ordinaire peuvent nous aider à réfléchir à cela.

A une certaine époque, il y a quelques 2000 ans, une douzaine d’hommes ont été invités par ce Jésus qu’ils ne connaissaient pas, ou à peine ; ce qui est étonnant c’est qu’ils ont répondu « oui » à son appel. Sa réputation est venue jusqu’à eux et peut-être certains pensaient-ils qu’il y avait quelque chose à gagner, d’autres rêvaient d’une bonne place dans le gouvernement du futur Royaume…

Ils Le voyaient faire des miracles, Il parlait tellement bien que la foule venait à Lui et certainement qu’ils n’étaient pas peu fiers de Lui, eux qui vivaient dans l’intimité d’un tel homme.

Jusqu’à présent ils étaient ‘spectateurs’. Et voilà que maintenant Jésus les met à l’action : « Pour la 1° fois Il les envoie deux par deux… » Il les envoie en mission, comme Lui. Mais, ce qui est étonnant, c’est qu’Il ne leur prescrit pas ce qu’il faut dire; Il ne leur impose pas une doctrine, mais leur conseille une façon d’être. Il leur fait confiance. Ce sont des gens tout simples, rien d’extraordinaire dans leur vie ! Et leur foi est encore très fragile. Il leur confie la responsabilité de l’Évangile; Il met en leurs mains son pouvoir d’enseigner, de guérir les malades et d’exorciser. Il met sur eux les fondations de son Église.
Pour que toute mission réussisse il faut l’accomplir à plusieurs, ensemble; nous ne pouvons pas être chrétiens tout seul dans notre coin : nous construisons Église en communauté.

Jésus envoie ses disciples deux par deux, pour donner plus de poids à leur témoignage. Agir en franc tireur, faire du témoignage une affaire personnelle n’aboutit qu’à de maigres résultats. Un père de l’Église disait : « Le Seigneur les envoya deux par deux pour qu’en prêchant la charité ils puissent d’abord la pratiquer. » C’est pour cela que le travail en équipe est tellement important. En faisant équipe (ce qui n’est pas toujours facile), nous serons de vrais témoins, c’est-à-dire des gens qui vivent ensemble ce qu’ils disent.

Les apôtres partent, « allégés » au maximum. Ne rien emporter pour la route, sauf ce qui est indispensable pour se déplacer : un bâton et des sandales.

Pour notre mission nous n’avons pas à nous encombrer de ‘richesses’; les ‘moyens pauvres’, particulièrement efficaces sont l’accueil, le service, la simplicité dans nos relations, la joie et l’espérance…

Jésus les prévient, et Il nous le redit à nous : être apôtre, porter témoignage de la Bonne Nouvelle n’est pas facile, et le découragement devant les incompréhensions, la mauvaise volonté nous guette toujours. Il s’agit pour nous aujourd’hui – et c’est le pape Benoît XVI qui nous le redit dans sa dernière encyclique « l’amour dans la vérité » – de mettre en évidence quels sont pour nous chrétiens, les objectifs à poursuivre et les valeurs à défendre, afin de parvenir à une société humaine vraiment libre et solidaire.

A la suite du Christ ressuscité, à la suite de tous les apôtres de tous les temps, soyons témoins et acteurs d’espérance dans ce monde qui est le nôtre et qui reste toujours à évangéliser.

Abbé Bernard Scher
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Le Corps et le Sang du Christ

Le Corps et le Sang du Christ

Homélie de l’Abbé Bernard Scher – (14/6/2009)

Aujourd’hui nous célébrons la fête- Dieu, le Corps et le Sang du Christ, la fête de l’Eucharistie.
L’Eucharistie c’est le rassemblement de ceux qui adhèrent à Jésus-Christ, qui essayent de vivre de Sa Vie et de pratiquer Son Amour, dont Il continue de nous combler chaque jour.

Le rassemblement pour cette célébration, que nous vivons régulièrement, dit que nous faisons partie d’une EGLISE, qui n’est pas simplement une administration extérieure formée par le pape, les évêques, les prêtres et les laïcs; il dit que nous formons cette immense communion de tous les chrétiens répandus sur la terre entière, dont nous sommes devenus membres par notre Baptême. L’Église c’est nous tous et toutes, dans la mesure où nous essayons de vivre concrètement, chaque jour, de ce Christ qui nous a donné son Amour en mourant sur la croix et en ressuscitant le jour de Pâques; nous formons cette Église dans la mesure où nous vivons de Sa Vie là où nous côtoyons nos frères et soeurs.

La célébration eucharistique, la messe, s’enracinent dans un désir amoureux de Dieu : «J’ai désiré ardemment manger cette Pâque avec vous», disait Jésus lors du dernier repas avec ses apôtres. Et Il a fait un geste d’amour extrême pour tous ceux qui croiront en Lui : «Prenez et mangez, ceci est mon Corps; prenez et buvez, ceci est mon Sang.» Par ce geste Il s’est donné entièrement à nous, Il a montré Son Amour extrême pour les hommes.

Chaque fois que nous participons à l’Eucharistie, il faudrait que nous nous posions la question :
Ma présence ici est-elle en relation, ou plutôt, est-elle fruit de mon amour pour Dieu et pour les autres ?

Dans l’Ancien Testament, Dieu ressemblait encore beaucoup aux dieux protecteurs des autres peuples qu’on servait et qu’on apaisait par des offrandes. Mais les prophètes invitaient déjà le Peuple Choisi à une religion d’amour : «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur.» et aussi : «Revenez à moi de tout votre coeur», dit le Seigneur.

Depuis la venue de Jésus parmi nous, nous savons qu’on ne peut pas séparer notre amour pour Dieu et celui pour les autres. Venons-nous à la messe par routine, par habitude, ou sommes-nous là pour puiser à la Source un amour toujours renouvelé ? Il faut que notre messe s’enracine dans le quotidien de notre existence humaine. Célébrer le Repas du Seigneur ce n’est pas assister à ‘un souper aux chandelles’ ou à une simple cérémonie du souvenir. Ce repas est ‘subversif’ parce qu’il nous engage à revivre tous les gestes libérateurs du Christ, à risquer, comme Lui, notre vie pour nos frères les hommes. Comment peut-on, par exemple, rompre le pain avec le Christ en laissant mourir de faim les trois quarts de l’humanité ? Comment pouvons-nous venir ici pour célébrer l’Amour si nous sommes en guerre avec nos voisins ou avec tel membre de notre famille ? Célébrer l’Eucharistie, le repas du Seigneur, c’est entrer, jour après jour, dans Sa logique d’Amour, c’est faire mourir en moi, en nous, tout qui est obstacle à l’Amour, à la Paix, à la Justice…

N’est-ce pas formidable que le Fils du Dieu Tout-Puissant nous dise : «C’est ma chair et mon sang que je vous donne jusqu’à la fin des temps. Je suis présent à toute votre vie… et vous pouvez vivre de Ma vie !»

Frères et soeurs, en cette fête du Corps et du Sang du Christ, accueillons le Seigneur dans toute notre vie. Portons-le à tous nos frères et soeurs que nous rencontrerons durant cette semaine; soyons ‘transparents’ de Sa présence amoureuse dans le monde. Ainsi, en ‘pratiquant’ l’Eucharistie en dehors de l’église, dans nos lieux de vie, nous serons les apôtres de Son Amour pour tous les hommes.

AMEN

Abbé Bernard Scher
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