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« Heureux vous les pauvres… » – Paul VI

« Heureux vous les pauvres; le Royaume de Dieu est à vous »

      La joie de demeurer dans l’amour de Dieu commence dès ici-bas. C’est celle du Royaume de Dieu. Mais elle est accordée sur un chemin escarpé, qui demande une confiance totale dans le Père et le Fils, et une préférence donnée au Royaume. Le message de Jésus promet avant tout la joie, cette joie exigeante; ne s’ouvre-t-il pas par les béatitudes?

« Heureux, vous les pauvres, car le Royaume des cieux est à vous.
Heureux vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés.
Heureux vous qui pleurez maintenant, car vous rirez. »

      Mystérieusement, le Christ lui-même, pour déraciner du coeur de l’homme le péché de suffisance et manifester au Père une obéissance filiale sans partage, accepte de mourir de la main des impies, de mourir sur une croix. Mais… désormais Jésus est pour toujours vivant dans la gloire du Père, et c’est pourquoi les disciples furent établis dans une joie indéracinable en voyant le Seigneur le soir de Pâques (Lc 24, 41). Il reste que, ici-bas, la joie du Royaume réalisé ne peut jaillir que de la célébration conjointe de la mort et de la résurrection du Seigneur. C’est le paradoxe de la condition chrétienne qui éclaire singulièrement celui de la condition humaine: ni l’épreuve, ni la souffrance ne sont éliminées de ce monde, mais elles prennent un sens nouveau dans la certitude de participer à la rédemption opérée par le Seigneur et de partager sa gloire.

Paul VI pape de 1963 à 1978



Fuir les idoles – Benoît XVI

      La messe est le sacrifice d’action de grâce par excellence, celui qui nous permet d’unir notre propre action de grâce à celle du sauveur, le Fils éternel du Père. En elle-même, la messe nous invite aussi à fuir les idoles. La messe nous invite à discerner ce qui, en nous, obéit à l’Esprit de Dieu et ce qui, en nous, reste à l’écoute de l’esprit du mal.

      Dans la messe, nous ne voulons appartenir qu’au Christ et nous reprenons avec gratitude le cri du psalmiste: Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait? (Ps 11, 12).

      Oui, comment rendre grâce au Seigneur pour la vie qu’il nous a donnée? Là encore, la réponse à la question du psalmiste se trouve dans le psaume lui-même, car la parole de Dieu répond miséricordieusement elle-même aux questions qu’elle pose. Comment rendre grâce au Seigneur pour tout le bien qu’il nous fait sinon en se conformant à ses propres paroles: J’élèverai la coupe du salut, j’invoquerai le nom du Seigneur (Ps 115, 13) ?

      Élever la coupe du salut et invoquer le nom du Seigneur, n’est-ce pas précisément le meilleur moyen de « fuir les idoles »? Célébrer l’eucharistie signifie reconnaître que Dieu seul est en mesure de nous offrir le bonheur en plénitude, de nous enseigner les vraies valeurs, les valeurs éternelles qui ne connaîtront jamais de couchant.

Benoît XVI – Pape