Sur le chemin de la Sainteté – Origène

      Il n’est pas vrai, comme certains le pensent, que, dès qu’on devient un saint, on ne puisse pus pécher et qu’on doive, du coup, être considéré comme exempt de péché. Si le saint ne péchait pas, il ne serait pas écrit: Vous prendrez les péchés des saints (Nb 18, 1).

      On appelle saints, – et ce sont aussi des pécheurs – ceux qui se sont consacrés à Dieu et ont soustrait leur vie à l’état commun pour le service du Seigneur.

      Mais il peut arriver que, dans le service même du Seigneur, [le saint] ne se conduise pas en tout comme il le devrait, qu’il se relâche en quelque occasions et qu’il pèche.

      Or celui qui se sépare et se soustrait aux autres activités pour cultiver une science, par exemple la médecine ou la philosophie, ne devient pas, dès qu’il aborde ces disciplines, parfait au point de ne pas commettre d’erreur; bien plutôt, c’est en se trompant maintes et maintes fois qu’il parviendra à grand-peine, un jour, à la perfection; pourtant, dès qu’il s’est adonné à ces études, on le compte sans hésiter au nombre des médecins ou des philosophes.

      Il en va de même pour les saints; à partir du moment où quelqu’un s’engage dans les études de la sainteté, on doit l’appeler saint du fait qu’il s’est proposé de le devenir. Mais comme il commettra nécessairement des fautes en maintes occasions, jusqu’à ce que l’exercice, l’étude et le zèle aient, en lui, retranché l’habitude du péché, on l’appellera aussi un pécheur.

Origène (+ v.254) Père de l’Église

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