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Seigneur, apprenez-nous à aimer – St Vincent de Paul

Ô Seigneur,
vous êtes venu nous apprendre
à aimer notre prochain comme nous-mêmes.
Vous nous avez montré, par votre vie,
que le service des pauvres est préférable à tout.
Aidez-nous à comprendre
que ce n’est point vous quitter
que de vous quitter pour eux.
Vous qui avez voulu être pauvre,
vous vous révélez dans les pauvres.
En eux, Seigneur, nous vous rencontrons,
en les servant, nous vous servons.

St Vincent de Paul (1581-1660)



Qui est ma mère? Qui sont mes frères? – Abbé Pierre

Qui est ma mère? Qui sont mes frères?

Être blessé de la blessure de l’autre.

   En ville, chaque jour, on croise des hommes et des femmes qui, de plus en plus nombreux, demandent de l’aide. Et, à la fin de la journée, que nous ayons donné ou pas, nous nous posons la question: « Qu’ai-je fait? Qu’aurais-je pu faire? » Je crois qu’il faut avoir l’humilité de reconnaître que nous n’avons pas le temps, que ce n’est pas non plus forcément notre rôle. Mais, ce que l’on peut, ce que l’on doit faire – que l’on donne ou pas -, c’est agir en sorte que cette femme, cet homme aient vu qu’on les voyait. Bien sûr, si vous pouvez leur donner un euro, c’est mieux. Mais, en faisant ce geste, regardez-les!

   Un jour l’un d’eux m’a dit: « Le pire, dans ces moments-là, c’est le regard. Il n’a pas distingué cet humain qui mendie de l’affiche qui est sur le mur, derrière lui. »

   C’est vrai, il faudrait avoir le temps de s’asseoir à côté de celui qui mendie. Mais combien d’entre nous disposent de ce temps? Dans les débuts d’Emmaüs, nombreux étaient ceux qui ont rejoint la communauté parce que je m’étais arrêté pour parler avec eux alors qu’ils étaient, pour certains, au bord du suicide. Mais ne nous racontons pas d’histoires, il faut avoir du temps pour s’arrêter, pour revenir, pour écouter. On ne peut pas demander cela à la mère de famille ou à celui qui est contraint à l’exactitude par son travail, leurs vocations sont d’un autre ordre.

Abbé Pierre



Pour le monde sans voix

Je voudrais vous faire partager ce texte de Dom Helder Camar, archevêque de Recife (Brésil) que j’ai trouvé très intéressant:

Père, comment ne pas rassembler dans notre prière l’humanité toute entière…

Mais permets-moi, Seigneur, de te présenter une intention spéciale pour le monde sans voix.

Il y a des milliers et des milliers d’hommes et de femmes dans les pays pauvres et dans les zones pauvres des pays riches, sans droit d’élever la voix, sans possibilité de réclamer, de protester, aussi justes que soient leurs droits.

Ils se découragent, ils perdent la voix. Il deviennent sans-voix.

La faute, du moins en partie, nous revient.

Si nous, qui exigeons la conversion des autres, nous donnions l’exemple authentique d’une profonde conversion intérieure!

S’il ne devient pas évident que seul nous meut l’amour du prochain par amour de Dieu, nous n’aboutirons qu’à irriter.

Que toujours davantage, Père, nous soyons un avec ton Fils.

Que le Christ voie par nos yeux, écoute par nos oreilles, parle par nos lèvres, comme, j’en suis sûr, c’était le cas avec Marie!

Et envoie, Seigneur, ton Esprit, car lui seul peur renouveler la face de la terre!

Lui seul pourra briser les égoïsmes, lui seul pourra nous aider à construire un monde plus humain et plus chrétien!

Dom Helder Camara,

archevêque de Recife (Brésil)

Merci au Père Robert Gurtner qui m’a fait connaître ce texte que je vous ai à mon tour fait partager.

jean-marie