De commencement en commencement – St. Grégoire de Nysse

      Ce que nous découvrons chaque fois de la nature heureuse de Dieu est immense, mais ce qui dépasse le bien que nous atteignons chaque fois se déploie à l’infini; ainsi, la participation à ces biens étant sans fin, la croissance de ceux qui les partagent ne cesse jamais d’augmenter durant toute l’éternité des siècles.

      Ainsi le coeur pur voit Dieu, selon la parole véridique de notre Maître (cf. Mt 5, 8), mais il ne le reçoit dans son esprit qu’à proportion de sa capacité, dans la mesure de ce qu’il est capable de contenir: l’infinité et l’incompréhensibilité de Dieu demeurent donc toujours au-delà de toute saisie.

      Ce qui est chaque fois saisi est certes beaucoup plus grand que ce qui avait été saisi auparavant, mais, comme ce qui est cherché ne comporte pas en soi de limite, la fin d’une découverte devient le commencement de la découverte de biens plus hauts pour ceux qui s’y élèvent. Et celui qui s’élève ne s’arrête jamais d’aller de commencement en commencement, et le commencement de biens toujours plus grands n’a jamais de fin. Jamais celui qui monte n’arrête son désir à ce qu’il connaît déjà; mais s’élevant successivement, par un autre désir à nouveau plus grand, à un autre supérieur encore, l’âme poursuit sa route vers l’infini à travers des ascensions toujours plus hautes.

S. Grégoire de Nysse (+394)

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