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Prière, jeûne, miséricorde

Il y a trois actes en lesquels la foi se tient, la vertu se maintient: la prière, le jeûne, la miséricorde.

La prière frappe à la porte, le jeûne obtient, la miséricorde reçoit. Prière, miséricorde, jeûne, les trois ne font qu’un et se donnent mutuellement la vie.

      En effet, le jeûne est l’âme de la prière, la miséricorde est la vie du jeûne. Que personne ne les divise: les trois ne peuvent se séparer. Celui qui en pratique seulement un ou deux, celui-là n’a rien. Donc, celui qui prie doit jeûner; celui qui jeûne doit avoir pitié; qu’il écoute l’homme qui demande, et qui en demandant souhaite être écouté; il se fait entendre de Dieu, celui qui ne refuse pas d’entendre lorsqu’on le supplie.

      Toi qui jeûnes, ton champ jeûne aussi, s’il est privé de miséricorde; toi qui jeûnes, ce que tu répands par ta miséricorde rejaillira dans ta grange. Pour ne pas gaspiller par ton avarice, recueille par tes largesses.

      En donnant au pauvre, donne à toi-même; car ce que tu n’abandonnes pas à autrui, tu ne l’auras pas.

St. Pierre Chrysologue (+ 450 ou 451)



Le sens et la valeur du jeûne – Benoit XVI

      En choisissant librement de se priver de quelque chose pour aider les autres, nous montrons de manière concrète que le prochain en difficulté ne nous est pas étranger. C’est précisément pour maintenir vivante cette attitude d’accueil et d’attention à l’égard de nos frères que j’encourage les paroisses et toutes les communautés à intensifier pendant le Carême la pratique du jeûne personnel et communautaire, en cultivant aussi l’écoute de la Parole de Dieu, la prière et l’aumône. Ceci a été, dès le début, une caractéristique de la vie des communautés chrétiennes où se faisaient des collectes spéciales (2 Cor, 8-9; Rm 15, 25-27), tandis que les fidèles étaient invités à donner aux pauvres ce qui, grâce au jeûne, avait été mis de côté. Même aujourd’hui, une telle pratique doit être redécouverte et encouragée, surtout pendant le temps liturgique du Carême.

      Le jeûne représente une pratique ascétique importante, une arme spirituelle pour lutter contre tous les attachements désordonnés. Se priver volontairement du plaisir de la nourriture et d’autres biens matériels, aide le disciple du Christ à contrôler les appétits de sa nature affaiblie par la faute originelle.

Benoît XVI – Pape
L’Oss. Rom. éd. fr