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Sermon aux néophytes – St Jean Chrysostome

Sermon aux néophytes – Saint Jean Chrysostome

      Veux-tu connaître la puissance du sang de Jésus-Christ? Revenons à la figure qui l’annonce, aux événements anciens qui se passèrent en Égypte, et que raconte l’Écriture. A cette époque Dieu a voulu envoyer la dixième plaie aux Égyptiens et frapper la nuit tous les premiers-nés, vers minuit, parce qu’on retenait par force son premier-né, le peuple élu.

      Pour ne pas frapper le peuple juif en même temps que les Égyptiens – les deux habitant le même pays – il donna un signe distinctif, un signe merveilleux pour que tu discernes la puissance de la vérité signifiée. Déjà la colère de Dieu menace et l’on redoute l’ange exterminateur qui doit visiter toute demeure. C’est à ce moment que Moïse donne l’ordre: « Immolez un agneau d’un an, sans défaut, et de son sang marquez vos portes. » (Exode, 12, 7) Comment? Le sang d’un agneau peut-il sauver des hommes doués de raison? Certainement pas en tant qu’il est du sang, mais parce qu’il figure le sang du Maître. La statue de l’empereur inanimé et sans vie donne abri, selon le droit antique, à tout homme vivant qui s’y réfugie, non point parce qu’elle est en fonte, mais parce qu’elle représente l’empereur. Il en est de même du sang inanimé et sans vie de l’agneau, il peut sauver des âmes humaines, non point parce qu’il est du sang, mais parce qu’il figure le sang du Christ. L’ange exterminateur en voyant le sang de l’agneau sur les portes passait et n’osait pas entrer, à plus forte raison l’ennemi se tiendra-t-il à distance en apercevant non le sang de l’agneau aux linteaux des portes, mais le sang véritable du Christ aux lèvres des fidèles, aux portes des temples vivants de Dieu? Si l’ange craignait déjà la figure, à plus forte raison le démon fuit-il la réalité!

      Veux-tu connaître encore mieux la puissance du sang du Christ, souviens-toi de son origine. Il a coulé du côté du Maître en croix. Quand Jésus eut expiré, encore en croix, raconte l’Écriture, un soldat vint et lui ouvrit le côté avec une lance. « Il en coula de l’eau et du sang » (Jean, 19, 34). L’eau symbolise le baptême, le sang est la figure de l’Eucharistie. Voilà pourquoi il est écrit: il coula du sang et de l’eau, mais d’abord de l’eau, puis du sang. Nous sommes d’abord lavés dans le baptême, puis gratifiés du sacrement eucharistique.

      La lance du soldat ouvrit le côté et brisa le mur du temple saint. Voici, j’y ai trouvé un trésor de grâce. Il en fut de même de l’agneau pascal. Les Juifs immolaient l’agneau, et nous, nous avons cueilli le fruit de la figure: Du côté coula du sang et de l’eau.

      Ne passe pas à pieds joints sur cet épisode, riche de significations et considère un autre mystère qui s’y cache. J’ai dit l’eau et le sang sont les symboles du baptême et de l’Eucharistie. Dans les deux sacrements, le bain de la nouvelle naissance et le mystère eucharistique qui tirent leur origine du côté transpercé du Christ, est fondée l’Église.

      De ce côté ouvert Jésus a bâti l’Église, comme Ève à tire son origine du côté d’Adam. Voilà pourquoi Paul a pu écrire: « Nous sommes de sa chair et de ses os » (Éphésiens, 5, 30), en pensant à la plaie du côté. Dieu a pris le côté du flanc d’Adam pour former la femme, le Christ même nous donne sang et eau de son côté pour former l’Église. De même que Dieu avait pris la côté d’Adam pendant qu’il dormait, en extase, de même Jésus nous donne sang et eau, après s’être endormi dans la mort. Là le sommeil d’Adam, ici le sommeil de la mort.

      Voyez donc combien le Christ est uni à son épouse. Voyez avec quelle nourriture il nous rassasie. Il est lui-même notre nourriture et notre festin. Comme une femme nourrit son enfant de son lait maternel, en quelque sorte avec son propre sang, ainsi le Christ nourrit sans cesse ceux à qui il a donné la vie de la nouvelle naissance, au prix de son propre sang.

Saint Jean Chrysostome (+ vers 407)   



Pour la réconciliation

O Dieu, Père de tous les hommes,
tu nous demandes de porter l’amour là où les pauvres sont humiliés,
la joie là où l’Église est abattue,
la réconciliation là où les hommes sont divisés.
Aide-nous donc à réconcilier
le père avec son fils, la mère avec sa fille, le mari avec sa femme,
le croyant avec celui qui ne peut croire,
le chrétien avec son frère chrétien qu’il n’aime pas.
Tu nous ouvres ce chemin
pour que le corps blessé de Jésus Christ, ton Église,
soit ferment de communion pour les pauvres de la terre
et dans toute la famille humaine.

Mère Teresa



L’ÉGLISE, VILLE DES PAUVRES – St Vincent de Paul

Tous les hommes composent un corps mystique; nous sommes tous membres les uns des autres. On n’a jamais ouï (=entendu) qu’un membre, non pas même dans les animaux, ait été insensible à la douleur d’un autre membre, qu’une partie de l’homme soit froissée, blessée ou violentée, et que les autres ne s’en ressentent pas. Cela ne se peut. Tous nos membres ont tant de sympathie et de liaison ensemble que le mal de l’un est le mal de l’autre. À plus forte raison, les chrétiens, étant membres d’un même corps et membres les uns des autres, se doivent-ils de compatir. Quoi! être chrétien et voir son frère affligé, sans pleurer avec lui, sans être malade avec lui! C’est être sans charité; c’est être chrétien en peinture; c’est n’avoir point d’humanité; c’est être pire que les bêtes (XII, 271)

St Vincent de Paul