Le Royaume des cieux est comparable à du levain – Pseudo-Macaire

      À la façon de la femme qui enfouit le levain dans la farine, le Seigneur a voulu, quand il vint chez nous, souffrir pour tous, racheter tous les hommes par son propre sang et déposer dans les âmes croyantes, humiliées sous le pouvoir du péché, un ferment céleste de bonté. Il a voulu que se réalisent désormais en eux, grâce à leur marche en avant et à leur croissance, toute la justice des commandements, toutes les vertus: elles allaient lever ensemble dans le bien et devenir avec le Seigneur un seul Esprit, selon la parole de Paul (1 Co 6, 17).

      Ni malice ni perversité, pas même l’idée de l’une ou de l’autre, ne peuvent plus entrer dans l’âme qui a totalement sous la seule action de l’Esprit divin, conformément à ce que dit l’Écriture: L’amour n’entretient pas de rancune (1 Co 13, 5), et la suite. Sans le ferment céleste, qui est justement la puissance de l’Esprit divin, il est impossible que l’âme lève dans l’excellence du Seigneur et aboutisse à la Vie. Quelqu’un pétrit de la farine; s’il n’y jette pas de levain, il a beau faire tout ce qu’il faut, la retourner, la travailler, elle reste une pâte sans levain, impropre à la nourriture. Mais quand le levain y a été jeté, il attire à lui toute la masse de la farine et la transforme toute en levain.

Pseudo-Macaire (Vè s.)