Archives par mot-clé : Dieu



Fleurir pour toi…

      Un vieux sage se promenait dans la montagne près de sa ville enfumée. Au détour d’un chemin, il aperçut une petite fleure seule entre deux pierres qui bordaient ce chemin depuis bien longtemps déjà!

       « – Bonjour, petite fleur, que fais-tu là? A quoi sers-tu?
       – Je fleuris. Chaque fois que le jour apporte au monde sa lumière, je fais en sorte que ma présence fasse plus belle la Création de Dieu. »

      Belle fleur, belle âme!

      Un autre sage, un prêtre disait aux enfants, qui l’aimaient beaucoup parce qu’il ‘savait expliquer Dieu’: « tous les matins, mes petits enfants, tournez votre visage vers Dieu, tendez-lui les mains et dites-lui: Petit Jésus, ce matin, alors que revient la lumière, je veux être une fleur qui, en ton honneur, rendra plus beau tout ce que tu fais pour nous les hommes. Je serais si heureux que cette petite fleur te plaise! »

      Mais nous, les ‘grands’, nous n’allons pas nous présenter à Dieu comme une petite fleur du matin! Pourtant, dans notre coeur, soyons sûrs qu’il y a une petite lumière, une toute petite fleur qui chaque matin s’ouvre vers Dieu comme un appel et un cri d’amour et d’espoir, que Dieu seul sait entendre.

      Prière : Cet appel, Seigneur, fais que chaque matin, il devienne plus fort et plus confiant.

 

Procession de la Fête-Dieu

Procession de la Fête-Dieu à Gomelange
célébrée par le Père Robert Gurtner

      Procession de la Fête-Dieu à Gomelange; Communauté de paroisses St Wendlin au pays de Nied.

      C’est sous un beau soleil que le Père Robert Gurtner dont c’était le 18è anniversaire de son ordination a célébré cette procession. Prières et chants ont résonné tout au long du parcours. Après la procession, le Père Robert Gurtner explique le sens que revêt cette démarche.



Aime-moi – St Augustin d’Hippone

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      À quoi reconnaissons-nous que nous aimons les fils de Dieu? À ce que nous aimons Dieu et que nous faisons ce qu’il commande (1 Jn 5, 2). Ici, nous perdons souffle, tant il est difficile de faire ce que Dieu commande. Mais écoute ce que je vais dire. Homme, pourquoi peines-tu en aimant? C’est que tu aimes l’avarice. C’est avec peine qu’est aimé ce que tu aimes; c’est sans peine que Dieu est aimé. L’avarice va t’imposer des peines, des risques, des tourments, des tribulations, et tu lui obéis. À quelle fin?

      Et Dieu, que te commande-t-il? « Aime-moi. » tu aimes l’or, tu est en quête d’or, et peut-être n’en trouveras-tu pas. « Quiconque me cherche, je suis avec lui. » Tu aimes les honneurs, et peut-être n’y parviendras-tu pas. « Qui m’a aimé, et n’es pas parvenu jusqu’à moi? » Tu veux avoir un protecteur ou un ami puissant; tu le courtises par l’intermédiaire d’un autre moins haut placé. « Aime-moi, nul besoin d’intermédiaire pour avoir accès jusqu’à moi, l’amour même me rend présent à toi. » L’achèvement de toutes nos oeuvres, c’est l’amour. Là est la fin; c’est pour l’obtenir que nous courons, c’est vers lui que nous courons; une fois arrivés, c’est en lui que nous nous reposerons.

St Augustin d’Hippone (+430)



Profession de foi – St Hilaire de Poitiers

Profession de foi

Traité de la Trinité (12, 52, 53, 57) – St Hilaire de Poitiers

Aussi longtemps que le permet la vie que tu m’as donnée, Père saint, Dieu tout-puissant, je veux te proclamer comme le Dieu éternel et comme l’éternel père. Je n’aurai jamais le ridicule ni l’impiété de m’établir juge de ta toute-puissance et de tes mystères, de faire passer ma faible connaissance avant la notion vraie de ton infinité et la foi en ton éternité. Jamais je n’affirmerai donc que tu aies pu exister sans ta Sagesse, ta Vertu, ton Verbe; l’unique Dieu engendré, mon Seigneur, Jésus-Christ.

La faible et imparfaite parole humaine n’aveugle pas les sens de ma nature à ton sujet, au point de réduire ma foi au silence, faute de mots possibles. Si déjà en nous la parole, la sagesse, la vertu sont l’oeuvre de notre mouvement intérieur, ton Verbe, ta Sagesse, et ta Vertu sont auprès de Toi, génération parfaite du Dieu parfait. Il demeure éternellement inséparable de Toi, celui qui apparaît dan les propriétés ainsi nommées, comme né de Toi. Il est né de manière à n’exprimer que Toi, son auteur; la foi en ton infinité demeure entière, si nous affirmons qu’il est né avant le temps éternel.

Déjà dans les choses de la nature nous ne connaissons pas les causes, sans pour autant ignorer les effets. Et nous faisons un acte de foi, quand ignore notre nature. Lorsque j’ai fixé ton ciel avec les faibles yeux de ma lumière, j’ai pensé qu’il ne pouvait être que Ton ciel. Quand je considère les courses stellaires, les retours annuels, les étoiles du printemps, l’étoile du nord, l’étoile du matin, le ciel où chaque astre joue un rôle propre, je te découvre, Toi, ô Dieu, en ce monde céleste, que mon intelligence ne peut étreindre.

Quand je vois les merveilleux mouvements de la mer, non seulement la nature imite, mais même le rythme mesuré des eaux est pour moi un mystère. J’ai cependant la foi de la raison naturelle, alors même que les apparences sont impénétrables. Au-delà des limites de mon intelligence, je retrouve encore ta Présence.

Lorsqu’en esprit je me tourne vers l’immensité des terres qui reçoivent toutes les semences, par des virtualités cachées les font germer, puis vivre et se multiplier, et, une fois multipliées, les affermissent dans leur croissance, je ne trouve rien en cela que mon intelligence puisse expliquer. Mais mon ignorance me permet de mieux te contempler, j’ignore la nature qui est à mon service, mais j’y reconnais ta Présence.

Moi-même je ne me reconnais pas: je t’admire d’autant plus que je me connais moins. J’expérimente, sans les connaître, le mécanisme de ma raison et la vie de mon esprit: et cette expérience, je la dois à Toi, qui, au-delà de l’intelligence des principes, dispense à ton gré, pour notre joie, le sens de la nature profonde.

Si je Te connais, tout en m’ignorant moi-même, si ma connaissance se change en vénération, je ne veux en rien en moi informer la foi en ta toute-puissance, laquelle me dépasse souverainement. Ainsi je ne puis prétendre concevoir l’origine de ton Fils, unique: ce serait vouloir m’établir en juge de mon Créateur et Dieu.

Conserve, je t’en prie, intact le respect de ma foi, et jusqu’à la fin de mon existence, donne-moi cette conscience de mon savoir, que je garde fermement ce que je possède, ce que j’ai professé dans le symbole de foi de ma régénération, lorsque j’ai été baptisé au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

Donne-moi de t’adorer, Toi, notre Père, et ton Fils avec Toi; d’être digne de l’Esprit-Saint, qui procède de Toi par le fils unique. De ma foi est témoin celui qui dit: Père, tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi. Mon Seigneur, Jésus-Christ, qui est en Toi, de Toi, auprès de Toi, sans cesser d’être Dieu, qui est loué dans les siècles des siècles. Amen.

Saint Hilaire de Poitiers (+367)



Sermon aux néophytes – St Jean Chrysostome

Sermon aux néophytes – Saint Jean Chrysostome

      Veux-tu connaître la puissance du sang de Jésus-Christ? Revenons à la figure qui l’annonce, aux événements anciens qui se passèrent en Égypte, et que raconte l’Écriture. A cette époque Dieu a voulu envoyer la dixième plaie aux Égyptiens et frapper la nuit tous les premiers-nés, vers minuit, parce qu’on retenait par force son premier-né, le peuple élu.

      Pour ne pas frapper le peuple juif en même temps que les Égyptiens – les deux habitant le même pays – il donna un signe distinctif, un signe merveilleux pour que tu discernes la puissance de la vérité signifiée. Déjà la colère de Dieu menace et l’on redoute l’ange exterminateur qui doit visiter toute demeure. C’est à ce moment que Moïse donne l’ordre: « Immolez un agneau d’un an, sans défaut, et de son sang marquez vos portes. » (Exode, 12, 7) Comment? Le sang d’un agneau peut-il sauver des hommes doués de raison? Certainement pas en tant qu’il est du sang, mais parce qu’il figure le sang du Maître. La statue de l’empereur inanimé et sans vie donne abri, selon le droit antique, à tout homme vivant qui s’y réfugie, non point parce qu’elle est en fonte, mais parce qu’elle représente l’empereur. Il en est de même du sang inanimé et sans vie de l’agneau, il peut sauver des âmes humaines, non point parce qu’il est du sang, mais parce qu’il figure le sang du Christ. L’ange exterminateur en voyant le sang de l’agneau sur les portes passait et n’osait pas entrer, à plus forte raison l’ennemi se tiendra-t-il à distance en apercevant non le sang de l’agneau aux linteaux des portes, mais le sang véritable du Christ aux lèvres des fidèles, aux portes des temples vivants de Dieu? Si l’ange craignait déjà la figure, à plus forte raison le démon fuit-il la réalité!

      Veux-tu connaître encore mieux la puissance du sang du Christ, souviens-toi de son origine. Il a coulé du côté du Maître en croix. Quand Jésus eut expiré, encore en croix, raconte l’Écriture, un soldat vint et lui ouvrit le côté avec une lance. « Il en coula de l’eau et du sang » (Jean, 19, 34). L’eau symbolise le baptême, le sang est la figure de l’Eucharistie. Voilà pourquoi il est écrit: il coula du sang et de l’eau, mais d’abord de l’eau, puis du sang. Nous sommes d’abord lavés dans le baptême, puis gratifiés du sacrement eucharistique.

      La lance du soldat ouvrit le côté et brisa le mur du temple saint. Voici, j’y ai trouvé un trésor de grâce. Il en fut de même de l’agneau pascal. Les Juifs immolaient l’agneau, et nous, nous avons cueilli le fruit de la figure: Du côté coula du sang et de l’eau.

      Ne passe pas à pieds joints sur cet épisode, riche de significations et considère un autre mystère qui s’y cache. J’ai dit l’eau et le sang sont les symboles du baptême et de l’Eucharistie. Dans les deux sacrements, le bain de la nouvelle naissance et le mystère eucharistique qui tirent leur origine du côté transpercé du Christ, est fondée l’Église.

      De ce côté ouvert Jésus a bâti l’Église, comme Ève à tire son origine du côté d’Adam. Voilà pourquoi Paul a pu écrire: « Nous sommes de sa chair et de ses os » (Éphésiens, 5, 30), en pensant à la plaie du côté. Dieu a pris le côté du flanc d’Adam pour former la femme, le Christ même nous donne sang et eau de son côté pour former l’Église. De même que Dieu avait pris la côté d’Adam pendant qu’il dormait, en extase, de même Jésus nous donne sang et eau, après s’être endormi dans la mort. Là le sommeil d’Adam, ici le sommeil de la mort.

      Voyez donc combien le Christ est uni à son épouse. Voyez avec quelle nourriture il nous rassasie. Il est lui-même notre nourriture et notre festin. Comme une femme nourrit son enfant de son lait maternel, en quelque sorte avec son propre sang, ainsi le Christ nourrit sans cesse ceux à qui il a donné la vie de la nouvelle naissance, au prix de son propre sang.

Saint Jean Chrysostome (+ vers 407)   



Donnez gratuitement, Dieu est amour

      Si tu as l’amour, tu possèdes Dieu, et si tu possèdes Dieu, que te manque-t-il? Que possède le riche s’il n’a pas l’amour? Que manque-t-il au pauvre, s’il a de l’amour? Peut-être penses-tu qu’il est riche celui dont le coffre est plein d’or, et pauvre celui dont la conscience est remplie de Dieu? Tu as tort, car il est vraiment riche, celui dans lequel Dieu daigne habiter. Que pourras-tu ignorer des Écritures, si l’amour, c’est-à-dire Dieu a commencé à te posséder? Quelle bonne action ne pourras-tu pas faire si tu es digne de porter en ton coeur la source de tout bienfait? Quel adversaire craindras-tu si tu mérites d’avoir Dieu en toi comme roi.

      Tenez donc et gardez, frères très chers, le lien doux et salutaire de l’amour. Mais avant tout, conservez l’amour véritable, non celui que la bouche promet seulement, et que le coeur ne garde pas, mais celui qui, proféré de bouche, est immédiatement retenu dans le coeur. Ainsi la parole de l’Apôtre sera accomplie en nous: Soyez enracinés dans l’amour et fondés sur lui (Ep 3, 17).

S. Césaire d’Arles (+543)
Évêque d’Arles



Priez le maître d’envoyer des ouvriers pour sa maison

      Ceux qui n’ont pas encore reçu l’Évangile, sous des formes diverses, eux aussi sont ordonnés, au peuple de Dieu. Et, en premier lieu, ce peuple qui reçut les alliances et les promesses, et dont le Christ est issu selon la chair, peuple très aimé du point de vue de l’élection, à cause des pères, car Dieu ne regrette rien de ses dons ni de son appel.

      Mais le dessein de salut enveloppe également ceux qui reconnaissent le Créateur, en tout premier lieu les musulmans qui professent avoir la foi d’Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, miséricordieux, futur juge des hommes au dernier jour.

      Et même des autres, qui cherchent encore dans les ombres et sous des images un Dieu qu’ils ignorent, Dieu n’est pas loin, puisque c’est lui qui donne à tous vie, souffle et toutes choses, et puisqu’il veut, comme Sauveur, que tous les hommes soient sauvés.

Concile de VATICAN II   



Éternel est son amour! – S. Augustin d’Hippone

Éternel est son amour!

      Frères, je vous exhorte à louer Dieu. Nous le disons les uns aux autres en chantant ce mot « alleluia ».

      Mais louez Dieu de tout votre être, non seulement de votre bouche et de votre voix, mais de toute votre conscience, mais de toute votre vie, mais de toutes vos oeuvres.

      En ce moment, nous louons Dieu rassemblés dans l’église. Mais, quand chacun de nous retournera à ses affaires, il semblera que l’on cesse de le louer. Ne cesse pas de bien vivre, et tu loueras Dieu sans cesse, par ta vie. Ta louange s’arrêtera quand tu t’écarteras des voies de la justice.

      Si tu ne t’écartes pas d’une vie bien vécue, ta vie parlera, même si ta langue est muette, car l’oreille de Dieu entend ton coeur. Nos oreilles entendent nos paroles, mais Dieu entend nos pensées…

      Frères, ne vous attachez donc pas seulement au son de la voix. Quand vous louez Dieu, que tout votre être loue, que chante votre voix, que chante votre vie, que chantent vos actes.

S. Augustin d’HIPPONE (+430)



O NOTRE-DAME – Jean-Paul II

Notre-Dame de l’espérance, regarde-nous avec miséricorde.
Ainsi, Mère très sainte, avec la paix de Dieu dans notre conscience,
le coeur délivré de tout mal et de toute haine
nous pourrons porter à tous les hommes la joie et la paix.

Notre-Dame de la transparence, en toi et à travers toi Dieu nous parle:
donne-nous un coeur simple, remplis-nous d’allégresse,
O Vierge du Fiat et du Magnificat,
rends nos coeurs transparents comme le tien.

Notre-Dame de l’humilité,
cachée dans la foule, enveloppée dans le mystère,
aide-nous à porter la Bonne Nouvelle au monde
et à nous immerger dans le mystère du Christ
pour en communiquer quelque chose à nos frères.

Notre-Dame de la fidélité,
toi qui sans cesse « recherchais le visage du Seigneur »,
toi qui as accepté le mystère et qui l’as médité dans ton coeur,
toi qui as vécu en accord avec ce que tu croyais,
toi qui fus l’exemple même de la constance
dans l’épreuve comme dans l’exaltation,
aide-nous à tenir nos engagements, en bons et fidèles serviteurs,
jusqu’au dernier jour de notre vie sur la terre.

Jean-Paul II