Archives de catégorie : Beaux Textes à méditer

Beaux textes à méditer



Éternel est son amour! – S. Augustin d’Hippone

Éternel est son amour!

      Frères, je vous exhorte à louer Dieu. Nous le disons les uns aux autres en chantant ce mot « alleluia ».

      Mais louez Dieu de tout votre être, non seulement de votre bouche et de votre voix, mais de toute votre conscience, mais de toute votre vie, mais de toutes vos oeuvres.

      En ce moment, nous louons Dieu rassemblés dans l’église. Mais, quand chacun de nous retournera à ses affaires, il semblera que l’on cesse de le louer. Ne cesse pas de bien vivre, et tu loueras Dieu sans cesse, par ta vie. Ta louange s’arrêtera quand tu t’écarteras des voies de la justice.

      Si tu ne t’écartes pas d’une vie bien vécue, ta vie parlera, même si ta langue est muette, car l’oreille de Dieu entend ton coeur. Nos oreilles entendent nos paroles, mais Dieu entend nos pensées…

      Frères, ne vous attachez donc pas seulement au son de la voix. Quand vous louez Dieu, que tout votre être loue, que chante votre voix, que chante votre vie, que chantent vos actes.

S. Augustin d’HIPPONE (+430)



Le Christ s’est fait homme pour l’homme – St. Pierre Chrysologue

Le Christ s’est fait homme pour l’homme

      Le Christ a donné à l’homme d’être en réalité ce qu’il n’était auparavant que par ressemblance…

      Pour cela le Christ a assumé l’enfance et accepté d’être nourri. Il s’est inséré dans le temps pour instaurer le seul âge parfait, l’âge qui demeure, l’âge que lui-même avait fait. Il porte l’homme afin que l’homme ne puisse plus tomber. Celui qu’il avait créé terrestre, il le fait devenir céleste. Celui qu’animait un esprit humain, il lui donne la vie de l’Esprit de Dieu. Il le transporte tout entier en Dieu au point que ce qu’il y avait en lui de péché, de mort, de peine, de douleur, de purement terrestre, il n’en reste plus rien, grâce à notre Seigneur Jésus Christ qui vit et règne avec le Père en l’unité du Saint Esprit, car il est Dieu, maintenant et toujours pour l’immortalité des siècles des siècles.

St. Pierre CHRYSOLOGUE   
+ 450, archevêque de Ravenne.



Qui est ma mère? Qui sont mes frères? – Abbé Pierre

Qui est ma mère? Qui sont mes frères?

Être blessé de la blessure de l’autre.

   En ville, chaque jour, on croise des hommes et des femmes qui, de plus en plus nombreux, demandent de l’aide. Et, à la fin de la journée, que nous ayons donné ou pas, nous nous posons la question: « Qu’ai-je fait? Qu’aurais-je pu faire? » Je crois qu’il faut avoir l’humilité de reconnaître que nous n’avons pas le temps, que ce n’est pas non plus forcément notre rôle. Mais, ce que l’on peut, ce que l’on doit faire – que l’on donne ou pas -, c’est agir en sorte que cette femme, cet homme aient vu qu’on les voyait. Bien sûr, si vous pouvez leur donner un euro, c’est mieux. Mais, en faisant ce geste, regardez-les!

   Un jour l’un d’eux m’a dit: « Le pire, dans ces moments-là, c’est le regard. Il n’a pas distingué cet humain qui mendie de l’affiche qui est sur le mur, derrière lui. »

   C’est vrai, il faudrait avoir le temps de s’asseoir à côté de celui qui mendie. Mais combien d’entre nous disposent de ce temps? Dans les débuts d’Emmaüs, nombreux étaient ceux qui ont rejoint la communauté parce que je m’étais arrêté pour parler avec eux alors qu’ils étaient, pour certains, au bord du suicide. Mais ne nous racontons pas d’histoires, il faut avoir du temps pour s’arrêter, pour revenir, pour écouter. On ne peut pas demander cela à la mère de famille ou à celui qui est contraint à l’exactitude par son travail, leurs vocations sont d’un autre ordre.

Abbé Pierre



Je crois en l’Église sainte – Mgr Stefan Laszlo

      Nous croyons et confessons l’Église sainte. Mais cette sainteté n’est pas la sainteté parfaite de Dieu qui est – comme nous le chantons – « seul saint ». La sainteté de l’Église est exposée continuellement au péril de la tentation.

      L’Église a toujours besoin à nouveau de la miséricorde de Dieu, de sa grâce, du pardon des péchés. Elle veut et doit être, et elle est, la communion des saints selon la volonté du Christ, mais, dans cette situation d’itinérance, la malice de l’homme fait qu’elle demeure communion de pécheurs et donc communion de pénitents. C’est pourquoi seul le don de la grâce divine peut remettre les péchés commis dans la sainte Église de Dieu.

      L’Église est dans le monde, mais le monde est aussi dans l’Église: le lieu du combat entre la grâce et le péché est le coeur de l’homme. « En effet, autre est ce que nous voulons parce que nous vivons dans le Christ, autre est ce que nous voulons parce que nous vivons encore dans ce monde », dit saint Augustin.

Mgr Stephan LASZLO 

Mgr Stephan LASZLO, évêque d’Eisenstadt, en Autriche, a posé avec vigueur le principe de la responsabilité commune des évêques et l’entraide entre les diocèses. Il a participé au concile de Vatican II



Pour la réconciliation – Mère Teresa

Ô Dieu, Père de tous les hommes,
tu nous demandes de porter l’amour là où les pauvres sont humilités, la joie là où l’Église est abattue, la réconciliation là où les hommes sont divisés.

Aide-nous donc à réconcilier
le père avec son fils, la mère avec sa fille, le mari avec sa femme, le croyant avec celui qui ne peut croire, le chrétien avec son frère chrétien qu’il n’aime pas.

Tu nous ouvres ce chemin pour que le corps blessé de Jésus Christ, ton Église
soit ferment de communion pour les pauvres de la terre et dans toute la famille humaine

Mère Teresa



Pour toutes mes fautes

Mon Dieu, pardon, pardon,
pardon de ma tiédeur, pardon de ma lâcheté, pardon de mon orgueil,
pardon de mon attachement à ma volonté propre,
pardon de ma faiblesse et de mon inconstance,
pardon du désordre de mes pensées,
pardon de me souvenir si peu, parois, que je suis en ta présence.
Pardon, pardon, pardon de toutes mes fautes, de toutes les fautes de ma vie…

Merci de toutes tes grâces, mon Dieu!
merci, merci, merci!
Mon Dieu, secours-moi,
secours celui que tu as comblé de tant de dons afin qu’il fasse pleinement ce que tu attends de lui…

Mon Dieu, convertis-moi! Mon Dieu, convertis-moi!
Convertis-moi, mon Dieu! au nom de notre Seigneur Jésus Christ.

Toi qui peux transformer des pierres en enfants d’Abraham,
toi qui peux tout en moi, convertis-moi, Seigneur.
Donne-moi le bon esprit, la sagesse, que tu as promis de donner à ceux qui les demanderaient.

Convertis-moi, et fais que je te glorifie le plus possible jusqu’à mon dernier soupir et pendant l’éternité.
Je te le demande au nom de notre Seigneur Jésus Christ.
Amen, amen, amen

Charles de Foucauld,   



Pardon de les avoir abandonnés – Raoul FOLLEREAU

Seigneur, apprends-nous à ne plus nous aimer nous-mêmes,à ne plus nous contenter d’aimer les nôtres.
Apprends-nous à ne penser qu’aux autres et d’abord à aimer ceux qui ne sont pas aimés.
Fais-nous mal avec la souffrance des autres.

Seigneur, donne-nous la grâce de réaliser qu’à chaque minute de notre vie, de notre vie heureuse et par toi protégée,
il y a des millions d’êtres humains, tes fils, nos frères,
qui meurent de faim et qui n’ont pas mérité de mourir de faim,
qui meurent de froid et qui n’ont pas mérité de mourir de froi.

Seigneur, aie pitié de tous les pauvres du monde.
Pardonne-nous de les avoir trop longtemps, par peur honteuse, abandonnés.

Seigneur, ne permets plus que nous soyons heureux tout seuls, donne-nous l’angoisse de la misère universelle et délivre-nous de nous-mêmes, si telle est ta volonté.

Raoul FOLLEREAU
tout donné au service des lépreux



La soupe au caillou

Un homme tout en guenilles, marche depuis de longs jours.
Il avance droit devant lui, fuyant on ne sait quelle ville, quelle tristesse, quel amour déçu…
Il est seul, pauvre d’ici et sans doute riche de là!

De forêts broussailleuses en bois clairs, de prés fleuris en vallées arides, il chemine.
Et un matin, la faim le tenaillant, il s’arrête près d’une chaumière d’aspect accueillant,
bordée d’un jardin de couleurs et d’un potager d’abondance.

Il frappe à la porte et une vieille dame apparaît. Mendiant quelque nourriture, il se voit tout refuser par cette femme, riche d’ici et sans doute pauvre de là… En désespoir de cause, il lui demande une marmite, une cuillère en bois, un peu d’eau claire et la permission d’allumer un feu. Le voilà s’affairant non loin de la chaumière et la vieille femme, guettant derrière son carreau, le voit faire chauffer de l’eau et jeter dans la marmite… un caillou qu’il a sorti de sa poche.

Elle ouvre sa porte et s’informe de cette curieuse recette.
– Ne connaissez-vous pas la meilleure soupe au monde? la soupe au caillou? lui répond-il.
Il prend alors sa cuillère en bois, goûte sa soupe et murmure: « hum! pas mauvaise, mais c’est vrai qu’en général avec une ou deux carottes, elle est bien meilleur.
La vieille femme se précipite dans son jardin et revient avec deux belles carottes qu’elle offre à l’homme.

Quelques instants plus tard, il goûte encore une fois sa soupe et chuchote:
– hum! pas mauvaise, mais c’est vrai qu’en général avec un navet ou un poireau, elle est toujours plus savoureuse.
La vieille femme retourne dans son jardin pour chercher ce qu’avait demandé l’homme.
Et ainsi, avec encore une pomme de terre, quelques brins de persil, un peu de sel et de poivre…
L’homme fait goûter à la vieille femme une délicieuse soupe… au caillou!
Étonnée qu’avec un simple caillou et si peu d’autres choses, on puisse préparer une soupe aussi exquise, la vieille femme offrit à l’homme une place à sa table et, ensemble, ils partagèrent ce mets confectionné en étroite collaboration…
Et sans doute ce jour-là ont-ils échangé des paroles de vie et des mots de coeurs.

Elle est riche d’ici et pauvre de là. Lui, il est pauvre d’ici et riche de là.
Des deux… lequel est le plus riche?
Des deux… lequel est le plus pauvre?

Pauvres d’ici… riches de là… ?



Pour la Justice – Jean-Paul II

Soutiens nos efforts, Seigneur,
pour qu’il n’y ait plus d’enfants mal nourris,
sans éducation, sans instruction:
ni de jeunes sans la formation nécessaire.

Soutiens nos efforts Seigneur,
pour qu’il n’y ait plus de paysans sans terres
pour vivre et se développer dignement;
qu’il n’y ait plus de travailleurs maltraités ni lésés dans leurs droits;
qu’il n’y ait plus de systèmes qui permettent
l’exploitation de l’homme par l’homme
ni l’exploitation de l’homme par l’État.

Soutiens nos efforts, Seigneur,
pour qu’il n’y ait plus de corruption;
qu’il n’y ait plus de gens dans l’abondance
tandis que d’autres manquent de tout, sans faute de leur part;
qu’il n’y ait plus tant de familles mal constituées,
brisées, désunies, insuffisamment aidées.

Soutiens nos efforts, Seigneur,
pour qu’il n’y ait plus d’injustices et d’inégalités
dans l’administration de la justice;
qu’à personne ne manque la protection de la loi
et que cette protection soit égale pour tous;
que la force ne prévale par sur la vérité et le droit,
mais, au contraire, la vérité et le droit sur la force;
et que les raisons économiques et politiques
ne prévalent jamais sur les exigences de l’homme.

Jean Paul II (1979)



O NOTRE-DAME – Jean-Paul II

Notre-Dame de l’espérance, regarde-nous avec miséricorde.
Ainsi, Mère très sainte, avec la paix de Dieu dans notre conscience,
le coeur délivré de tout mal et de toute haine
nous pourrons porter à tous les hommes la joie et la paix.

Notre-Dame de la transparence, en toi et à travers toi Dieu nous parle:
donne-nous un coeur simple, remplis-nous d’allégresse,
O Vierge du Fiat et du Magnificat,
rends nos coeurs transparents comme le tien.

Notre-Dame de l’humilité,
cachée dans la foule, enveloppée dans le mystère,
aide-nous à porter la Bonne Nouvelle au monde
et à nous immerger dans le mystère du Christ
pour en communiquer quelque chose à nos frères.

Notre-Dame de la fidélité,
toi qui sans cesse « recherchais le visage du Seigneur »,
toi qui as accepté le mystère et qui l’as médité dans ton coeur,
toi qui as vécu en accord avec ce que tu croyais,
toi qui fus l’exemple même de la constance
dans l’épreuve comme dans l’exaltation,
aide-nous à tenir nos engagements, en bons et fidèles serviteurs,
jusqu’au dernier jour de notre vie sur la terre.

Jean-Paul II